Le tourisme, principale source de rentrées en devises du Maroc, broie du noir. La crise est là, présente avec le reflux provenant d'Europe, selon une étude de conjoncture de la banque centrale du Maroc. Pour autant, le pays mise toujours sur le secteur, avec un regard tourné dorénavant vers les investisseurs des pays du Golfe, capable de remettre à flot le tourisme marocain.
A fin mai 2012, la baisse des flux touristiques s'est établie à 2% par rapport à la même période de l'année dernière, plombée par le recul de l'effectif de touristes étrangers, selon Bank Al-Maghrib (BAM). En plus de la baisse des arrivées de touristes, les nuitées recensées par les établissements classés se sont également contractées de 4 %, ramenant le taux d'occupation de 42 % à 39 % en une année, précise BAM dans sa "revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière" du mois de juillet. Une situation de morosité qui s'est traduite par une décélération de la croissance des recettes voyages qui se sont chiffrées à 20,8 milliards de dirhams (environ 2,8 milliards d'euros), soit un montant quasi-identique à celui de l'année précédente. La crise économique en Europe affecte directement le Maroc, une des grandes destinations proposée des tours opérateurs européens. Les tours opérateurs marocains avaient en fait lancé un ''warning'' dés janvier 2012, annonçant qu'ils se préparaient à une année "très difficile" essentiellement à cause de la crise économique mondiale, des effets de l'attentat d'avril 2011 à Marrakech et du Printemps arabe. Le directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), Abdelhamid Addou, avait affirmé au début de l'année que "2012 sera certainement une année très difficile, même plus que 2008. Il faut s'armer et redoubler d'efforts pour surmonter la situation".
Les monarchies du Golfe à la rescousse
Face à la morosité des investissements et des arrivées de touristes européens, le Maroc s'est tournée, tout naturellement, vers les monarchies du Golfe. Au cours des dix dernières années, les investissements conventionnés avec les pays du golfe ont atteint 49 milliards de dirhams, dont 24 milliards de dirhams sont encore en cours de réalisation à travers plusieurs projets touristiques et immobiliers. En outre, les investissements réalisés dans le cadre de joint-venture avec ces pays se sont établis à 2 milliards de dirhams, selon la Société Marocaine des Investissements Touristiques. Le tourisme est le premier pourvoyeur de devises, le second employeur du pays avec 450.000 emplois directs, le 2ème contributeur au PIB (8 %) et le 3ème secteur attirant les investissements directs étrangers devant l'agriculture et le commerce. En 2011, le tourisme a fait rentrer dans les caisses du Royaume 60 milliards de dirhams (environs 6 milliards d'euros). A l'orée de 2020, le tourisme devrait créer 470.000 emplois supplémentaires et porter sa part au PIB à 12%.
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Posté Le : 14/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merouane Korso
Source : www.maghrebemergent.info