Impacté par la pandémie de Covid-19, le secteur du tourisme et l'industrie hôtelière sont au bord de l'implosion au Maroc où les professionnels du secteur ont tiré la sonnette d'alarme face à cette situation "intenable", mettant en cause le gouvernement de leur pays pour ne pas avoir respecté ses engagements, ont rapporté des médias locaux.Dans une lettre adressée le 29 novembre au chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le président de la Fédération marocaine de l'industrie hôtelière, Lahcen Zelmat a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut actuellement dans le secteur de l'industrie hôtelière.
"Nous nous permettons de vous adresser la présente lettre pour vous faire part du désarroi des opérateurs du secteur de l'industrie hôtelière nationale qui vit, depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19 en mars 2020, une crise sans précédent, caractérisée aussi bien par sa profondeur que par sa longévité, sans aucune visibilité à ce jour", écrit Lahcen Zelmat dans sa missive relayée par les médias locaux.
"Vu l'importante contribution de ce secteur dans l'essor de l'économie nationale, tant directement qu'indirectement, et devant cette malheureuse et exceptionnelle situation, le gouvernement, à l'instar des autres pays qui placent le secteur touristique comme prioritaire, a convenu avec les représentants du secteur plusieurs mesures de soutien des entreprises et de l'emploi", a-t-il rappelé, pointant du doigt la non application des mesures prévues par le contrat-programme signé en août 2020.
Le président de la Fédération marocaine de l'industrie hôtelière déplore le fait que, "vingt mesures n'ont pas été déployées intégralement et celles qui ont été mises en exécution n'ont nullement tenu compte de la longévité de cette crise, rendant cette situation de plus en plus intenable aussi bien pour les établissements d'hébergement, leurs employés que pour les investisseurs dans ce secteur".
Certaines restrictions décidées par le gouvernement ont amplifié cette crise, d'après Lahcen Zelmat.
"Malheureusement, le maintien de certaines restrictions en plus de l'exigibilité du pass sanitaire d'une part, et la décision d'annulation de plusieurs manifestations d'envergure et de suspension des vols en provenance et à destination des marchés majeurs de la destination Maroc d'autre part, provoquent une incompréhension profonde chez les opérateurs qui voient en cela un signal peu rassurant sur le calendrier de la reprise de nos activités (...)", a-t-il déploré.
Salaires, impôts, redevances, électricité, eaux et assurances, échéances bancaires, les "dépenses urgentes" sont telles, selon lui, que la plupart des établissements ne sont plus en mesure de "se maintenir à flot jusqu'à la sortie de cette crise, dont nul ne connaît la date".
=Des pertes évaluées à 88 millions d'euros pour les fêtes de fin d'année=
Le 29 novembre, le Maroc a décidé de suspendre les vols à destination et en provenance de l'étranger, en raison des inquiétudes face à l'apparition du variant Omicron.
Dans des déclarations à des médias étrangers, Lahcen Zelmat a également fait part du manque d'optimisme des opérateurs du tourisme quant à une reprise de l'activité à l'occasion des fêtes de fin d'année.
"Toutes les réservations ont été annulées et la plupart des hôtels devront fermer, sachant que la moitié d'entre eux le sont depuis le début de la pandémie" en mars 2020, déplore le président de la Fédération marocaine de l'industrie hôtelière.
La suspension des vols réguliers, en particulier avec la France, "porte un coup fatal au secteur", assure, de son côté, Mohamed Semlali, président de la Fédération marocaine des agences de voyages du Maroc. "Quelque 80% des agences de voyages sont déjà à l'arrêt", a-t-il déploré.
Sous l'effet des nouvelles restrictions de déplacement, le secteur touristique devrait essuyer des pertes évaluées à "au moins un milliard de dirhams" (88 millions d'euros) entre Noël et le jour de l'An, selon un opérateur cité par le site d'information économique Medias24.
Si en 2019 les recettes du secteur touristique avoisinaient 80 milliards de dirhams (7,5 mds d'euros) pour 13 millions de touristes, elles avaient chuté de 65% début 2021, à 28 milliards de dirhams, selon les chiffres officiels.
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Posté Le : 02/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz