Algérie

Maroc : Le Roi face à la rue



Les Marocains redescendront aujourd'hui dans la rue pour réclamer des changements politiques «Â urgents et profonds ». Les promesses du 9 mars dernier du Roi Mohamed VI de changer sept fondements de la  Constitution (séparation et équilibre des pouvoirs, parlement issu d'élections, renforcement du statut du Premier ministre, constitutionnalisation de l'institution du Conseil de gouvernement) ne semblent pas avoir  convaincu la soixantaine d'organisations politiques de tous bords et d'associations civiles qui ont lancé leur appel pour aujourd'hui. Malgré les risques de répression, comme ce fut le 13 mars dernier à  Casablanca, ou  le  20 février dernier où ils furent plus de 300.000 personnes à  battre le pavé dans 53 villes et localités du Royaume. Ils demanderont une « nouvelle Constitution démocratique émanant du peuple » et dont la rédaction sera « confiée à  une assemblée constituante élue démocratiquement », « la démission du gouvernement » et « la dissolution du parlement ». Autrement dit, l'instauration d'un régime de monarchie parlementaire dans lequel « le roi doit régner et non gouverner, un Maroc avec moins de corruption et un peu plus de liberté, de dignité et de droits…pour les «Â sujets » de Sa Majesté. Les Marocains vivant à  l'étranger comptent eux aussi mettre la main à  la pâte de ces revendications de changement. Des rassemblements sont annoncés dans plusieurs villes européennes. Notamment en Belgique, Hollande et France où ils sont nombreux. Fait nouveau cette fois, deux partis politiques, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), un des principaux partis de la coalition gouvernementale, et le Mouvement populaire (MP), exigent du Palais un agenda précis des réformes politiques. L'association Justice et Bienfaisance que le ministre de la Communication Khalid Naciri accuse d'«Â instrumentaliser » les jeunes, sera, elle aussi, de la partie. «Â Nous serons dans la rue », déclare Nadia Yassine, la fille du fondateur du mouvement, jugeant «Â insuffisantes » et «Â ambiguës » les promesses du discours royal. Même si, en le prononçant et en annonçant qu'il ne touchera pas aux articles 19 et 23 qui font de lui le «Â commandeur des croyants » et une personne «Â sacrée », le roi, qui compte sur l'article 29 pour gouverner par décrets, a déjà cédé à  un rapport de forces. Une première depuis 1956, date de l'indépendance. Hantise du Palais qui devra lâcher du lest : voir ou entendre les manifestants ne pas épargner le Roi.


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