Algérie

Maroc : Le peuple veut réduire les pouvoirs du Roi



Maroc : Le peuple veut réduire les pouvoirs du Roi
Dans la foulée des manifestations qui secouent actuellement le monde arabe, les Marocains ont brandi hier le froid et la pluie pour réclamer haut et fort et plus de justice, de justice sociale et des réformes politiques, dont l'adoptiond' une nouvelle Constitution qui limitera les actuels pouvoir du Roi. «Liberté, dignité, justice», «Moins de pouvoirs à  la monarchie» et «Une nouvelle Constitution». Tels ont été les principaux slogans des manifestations qui ont drainé des milliers de personnes, notamment des jeunes. Plus de 10.000  à  Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech et Tanger. «Le roi doit régner et non gouverner», expliquent les plus «politiques» d'entre eux. Certains appellent ouvertement  Mohammed VI à Â  transférer une partie de ses prérogatives à  un gouvernement élu et à  prendre des mesures vigoureuses contre la corruption et le gaspillage. D'autres n'hésitent pas à  affirmer que l'actuelle Constitution est «faite pour des esclaves!». «A bas l'autocratie!», disent-ils demandant la dissolution du Parlement. Décodé, le peuple marocain veut «le changement». Le mouvement du «20 Février» qui  a été à  l'origine de cet appel, -le premier depuis le début les révoltes qui secouent la région-, à  manifester «pacifiquement» pour «rétablir la dignité du peuple» et remettre en haut l'agenda des réformes politiques et constitutionnelles, a été rejoint depuis par l'organisation de la jeunesse du mouvement islamiste Justice et Bienfaisance, un mouvement interdit mais toléré, et plusieurs ONG comme l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et des journalistes indépendants. Les principaux partis politiques dont l'Istiqlal du Premier ministre Abbas El Fassi et le parti islamiste Justice et Développement (PJD, opposition représentée au Parlement) se sont prononcés contre cet appel. Il pourrait mettre en cause les «intérêts vitau» du pays, disent-ils. «Tout dérapage (...) risque de faire perdre en quelques semaines (au Maroc) ce que nous avons bâti lors des dix dernières années», affirme Salahedine Mezouar le ministre des Finances. D'autres partis, comme l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) qui réclament depuis des années des «réformes incontournables» ne se sont pas prononcés. Probablement pour scruter pour la première fois depuis son accession au trône, le «rôle» et «tester» la  «popularité» du Roi. D'autant que le prince Moulay Hicham El Alaoui appuie cette manifestation. «Personnellement, j'adhère à  toute initiative qui appelle à  la démocratisation de notre système politique, en prenant en compte la nécessité que cela soit fait de manière pacifiste et tolérante. En l'occurrence, il semblerait que ce mouvement réunit toutes ces conditions et donc j'y adhère», dit-il dans un entretien sur la chaîne d'information France 24 plaidant ouvertement pour une monarchie constitutionnelle de type espagnole ou britannique» et laissant entendre qu'il n'est pas intéressé par un quelconque rôle dans «une éventuelle transition politique» qu'il souhaite. Parallèlement à  cette manifestation de jeunes, un projet de «lettre au Roi» circule au Royaume. Élaboré par des intellectuels,  il porterait sur la «démocratie parlementaire».


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