Le SMIG dans le secteur public est à 3.000 DH/mois (300 euros environ), un peu plus que dans le privé (moins de 2.500 DH/mois). Ce n'est pas suffisant, estiment les syndicats, qui demandent la reprise du dialogue social, en panne depuis avril 2011.Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El Orfi, a assuré jeudi dernier, dans une déclaration rapportée par la presse marocaine, que l'exécutif gouvernemental entendait bien mettre en ?uvre ses « engagements pris dans le cadre du dialogue social, qui n'est pas gelé ». Il a rappelé que 24,8 milliards de dirhams avaient été consacrés entre 2012 et 2014 à l'application de l'accord du 26 avril 2011 et des accords sectoriels.Cette déclaration est une réaction à la montée au front des syndicats ouvriers, dont les trois « socialistes » (Confédération démocratique du travail, CDT, l'Union marocaine du travail, UMT, et la Fédération démocratique du travail, FDT) qui accusent le gouvernement d'avoir mis sous l'éteignoir les revendications syndicales.En mai dernier, pour calmer le front social, le gouvernement dirigé par le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) avait annoncé une hausse de 10%, en deux tranches, du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG), soit 5% à partir du 1er juillet 2014 et 5% en juillet 2015.L'Istiqlal mobilise ses forces syndicalesDu coup, le SMIG dans le secteur public remonte à 3.000 DH par mois (300 euros environ), un peu plus que dans le secteur privé (moins de 2.500 DH/mois). Ce n'est pas suffisant, estiment les syndicats, qui maintiennent la pression sur le gouvernement, demandant la reprise du dialogue social, en panne depuis avril 2011, après la décision du Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, de reporter le sommet social, au cours duquel devaient être discutées les principales revendications syndicales.Les revendications de l'UMT, de la FDT et de la CDT portent principalement sur la nécessité de mettre en ?uvre tous les engagements pris par l'exécutif, notamment ceux en suspens, relatifs à l'accord du 26 avril 2011, comme l'augmentation des salaires et des pensions, la réforme du système de retraite, le respect des libertés collectives et individuelles, particulièrement les libertés syndicales et le droit de grève.La décision du gouvernement de réformer la Caisse de compensation (chargée du soutien des prix des produits de première nécessité), qui devrait lui permettre d'économiser 20 milliards de Dh par an, est également dénoncée par les syndicats. Dimanche lors de l'ouverture du 10e congrès de l'Union générale des travailleurs marocains (UGTM), dirigée par le secrétaire général de l'Istiqlal, Hamid Chabbat, un coup de semonce a été tiré contre le gouvernement. « Ce congrès, qui se tient dans une conjoncture exceptionnelle marquée par la rentrée politique, la crise sociale et la non-satisfaction des revendications de la classe ouvrière, nous interpelle pour resserrer nos rangs dans le but de réaliser nos revendications légitimes », a déclaré le SG de l'UGTM, qui a rejoint la coalition syndicale pour la reprise du dialogue social après la sortie de l'Istiqlal du gouvernement.Le gouvernement sur deux frontsL'exécutif gouvernemental se retrouve ainsi devant deux défis : calmer le front social en faisant des concessions aux syndicats, et ne pas s'attirer les foudres de la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc (CGEM), mécontente de sa politique économique qui ne favorise pas, selon elle, la croissance.Dans sa lettre de cadrage aux ministères pour la confection du projet de loi de finances 2015, Abdelilah Benkirane explique qu'il s'agit, pour le gouvernement, de réduire le déficit budgétaire à moins de 4,3% du PIB et de maîtriser la dette publique. Dans la même foulée, il entend réduire les dépenses d'énergie, dont les importations d'hydrocarbures représentent 25% du budget de l'Etat, et satisfaire le CGEM en préconisant l'amélioration du climat des affaires et l'encouragement des investissements privés, la promotion des entreprises et le renforcement des exportations.Avec une révision à la baisse de la croissance fin 2014 à 3,5% contre 4,2%, le déficit budgétaire devrait être ramené à moins de 5,5%, résultat réalisé en 2013.
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Posté Le : 13/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merouane Korso
Source : www.maghrebemergent.info