Algérie

Maroc : la torture reconnue officiellement


Maroc : la torture reconnue officiellement
Alors que le père du meneur de la fronde du Rif, Nasser Zefzafi, confirme la détermination de son fils et des autres détenus à aller jusqu'au bout de leurs revendications, le roi du Maroc tente de trouver des boucs émissaires pour sortir de l'impasse.Se rendant compte tardivement que les stratégies adoptées pour mettre fin au mouvement contestataire du Rif n'ont pas atteint leur objectifs, le souverain alaouite change son fusil d'épaule en cherchant maintenant une sortie de crise, quitte à sacrifier des boucs émissaires. La réunion tenue le mardi 4 juillet à Tétouan par plusieurs hauts responsables de son gouvernement avait pour but de préparer dans les meilleurs délais un plan de sortie de crise.Car ni l'option d'avoir à l'usure les meneurs de la fronde rifaine ni leur arrestation et incarcération et encore moins la répression féroce n'ont fait reculer Nasser Zefzafi et les siens. Dans une déclaration rapportée hier par la page facebook Al-Hoceima, le père du leader protestataire a assuré que son fils et ses camarades étaient plus déterminés que jamais à aller jusqu'au bout de leurs revendications, quitte à payer cela de leur vie en mourant de faim.Devant cette situation incontrôlable, Rabat change de politique et confirme l'existence d'un rapport contenant des expertises médicales établies pour le compte du Conseil national des droits de l'homme marocain, quant à la pratique de la torture sur les détenus du "Hirak" du Rif. L'annonce a été faite mardi 4 juillet par le ministère marocain de la Justice, qui a annoncé avoir transféré aux procureurs généraux du roi près des cours d'appel de Casablanca et d'Al Hoceima le rapport en question. En effet, un communiqué de ce département ministériel assure avoir transmis, mardi 4 juillet, les expertises médicales aux procureurs du roi près des cours d'appel de Casablanca et d'Al Hoceima, afin qu'elles soient incluses dans les dossiers des prévenus poursuivis dans le cadre des violentes manifestations qui ont eu lieu à Al Hoceima et dans certaines régions du Rif. Une source auprès de la CNDH a cependant précisé qu'"il ne s'agit nullement du rapport final comme prétendu, mais de résultats d'expertise accompagnés d'une lettre du CNDH adressée le 28 juin au ministère de la Justice". Il n'en demeure pas moins que ce rapport met à nu la politique de torture pratiquée contre les détenus du Rif. Selon les détails donnés par le médecin, Abdallah al-Dami, cité dans le rapport de la CNDH, les rencontres avec les prisonniers ont permis de s'assurer de la véracité de leurs témoignages sur les tortures dont ils ont été victimes. Il a, par ailleurs, souligné que les droits des détenus du Rif, tels que la possibilité de garder le silence, contacter leurs familles respectives ou prendre un avocat, n'ont pas été respectés par les enquêteurs. Reste à savoir maintenant, jusqu'où ira Mohammed VI dans ses sanctions contre les "fautifs" pour calmer la tension dans le Rif, après avoir joué au pompier-pyromane depuis le 28 octobre 2016, date de la mort dramatique du jeune vendeur de poisson Mohcine Fekri, broyé par une benne à ordures alors qu'il essayait de récupérer sa marchandise. On parle encore de la visite du roi à Al Hoceima Une réunion des ministres marocains, concernés par les projets de développement du Rif non concrétisés, particulièrement ceux entrant dans le cadre de la réalisation du programme "Al Hoceima phare de la Méditerranée" lancée en 2015, s'est tenue mardi 4 juillet à Tétouan avec pour objectif de préparer la visite tant attendue dans la région de Mohammed VI. C'est ce qu'a rapporté le site d'informations "Hespress", qui cite des sources locales.
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