Après l'annonce surprise de la fusion
entre l'Omnium nord africain (ONA) et son bras financier SNI (Société nationale
d'investissement), l'heure est aux perspectives. La Bourse de Casablanca
gagnera en profondeur.
L'annonce du retrait de l'ONA et de la
SNI, qui pesaient respectivement 23 milliards et 19,6 milliards de dirhams,
soit les septième et huitième capitalisations boursières de la place, devrait
paradoxalement augmenter la profondeur de la place casablancaise. En effet, le
nouvel ensemble, qui pourrait être présidé par le PDG de la SNI, Hassan
Bouhemou, s'engage à céder au contrôle du marché les filiales en phase de
développement pérenne.
Il s'agit, dans un premier temps, de la Cosumar, leader dans le
domaine du sucre, avec une capitalisation boursière de 6,3 milliards de dirhams
et un flottant de 11,6%, de Lesieur (leader dans les huiles avec 3,2 milliards
de capitalisation boursière ; 11,6% de flottant) et de la Centrale Laitière
(leader dans son domaine, avec 10,3 milliards de capitalisation boursière mais
seulement 4% de flottant). Le retrait de l'ONA, qui détient plus de 55% dans
chacune de ces entités (sans compter les parts de la SNI), boosterait la place
casablancaise, la rendant plus attractive vis-à-vis des investisseurs
étrangers.
Investisseur stratégique
«Le nouvel ensemble agira désormais en tant qu'actionnaire
professionnel, catalyseur de création de valeur dans des entreprises leaders et
incubateur de projets structurants», précise-t-on dans le communiqué.
L'objectif principal de la réorganisation vise à dépasser la vocation de groupe
multi-métiers, au profit de celle de holding d'investissement exerçant un seul métier,
celui d'actionnaire professionnel. Parmi les changements attendus, l'évolution
du mode de gouvernance à travers le passage d'une gestion opérationnelle
directe à un pilotage stratégique par le biais des organes de gouvernance. En
investisseur stratégique, l'ONA-SNI détiendra désormais des participations
significatives, mais non majoritaires, à l'exception des contrôles conjoints, à
l'instar de Lafarge Maroc et Sonasid (sidérurgie), pour lesquels la gestion est
confiée à des partenaires métiers mondiaux, de l'incubation de nouveaux projets
ou de participations en développement (Wana, Marjane, Onapar, Nareva Optorg).
Gérer des portefeuilles stratégiques sans…
détenir la majorité
D'autre part, comme le rappelle une source proche du dossier, ce
désengagement met fin à une surreprésentation de la SNI-ONA à la Bourse
casablancaise. Le nouvel ensemble ONA-SNI emprunte la nouvelle philosophie des
holdings : gérer des portefeuilles stratégiques diversifiés sans prendre la
majorité. Et, surtout, évoluer en dehors de la bourse, qui, comme on le voit de
Paris à New York, fait évoluer les cours des holdings, souvent en deçà de la
valeur du portefeuille. C'est ce que les spécialistes appellent «la décote des
holdings». Aux investisseurs, et particulièrement aux petits porteurs, de dire
maintenant si l'offre de retrait sur les deux valeurs, de respectivement 1900
dirhams et 1650 dirhams, nettement au dessus des dernières cotations des deux
valeurs (1832 et 1325), est attrayante.
NB : 1 euro = 10,7 dirhams environ.
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Posté Le : 06/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A W
Source : www.lequotidien-oran.com