Maroc - La famille Atmani entame, de Casablanca, un tour du monde à bord d'un «Car Tago»

Les Atmani vont concrétiser un rêve partagé entre ses cinq membres en entamant, mardi de Casablanca, leur «planète Khmissa», un tour du monde que le père de famille, Anouar, a caressé depuis fort longtemps avec son épouse avant de le mettre momentanément au placard le temps que ses trois enfants prennent un peu de l'âge.Cinq membres d'une même famille, le couple et ses trois enfants, se lancent, pour une période de cinq ans (2013-2018) dans cette pérégrination à bord d'un «Car Tago», un véhicule réaménagé de neuf mètres et de six tonnes transformé en un véritable domicile, pas nécessairement avec tout le confort de la maison familiale mais une habitation avec toutes les commodités.
«Ce n'est pas décidé sur un coup de tête, mais c'est une balade du tour du monde bien réfléchie», qui a germé dans la tête de l'époux avant de «s'épanouir» en réflexion à deux avec son épouse Malika, confie à la MAP Anouar avant le grand départ en début d'après-midi de son périple.
Avec Malika, employée d'un cabinet de recrutement et chargée de l'enrôlement pour une multinationale de cosmétique installée au Maroc avant de tomber dans les charmes l'un de l'autre pour former le couple, Anouar est comblé de partager ce même rêve.
Une aussi longue expédition ne doit rien laisser au hasard, confirme ce consultant de 49 ans ex-directeur général d'une multinationale installée au Maroc enrichie par un séjour aux USA en une sorte de sélection des meilleurs éléments de la multinationale (Gilette) et dix ans de responsabilité en Afrique ainsi qu'un passage dans un établissement bancaire.
Quadrilingue tout comme son épouse, un privilège indéniable pour le couple, Anouar, qui a aussi contribué à la stratégie nationale de l'offshoring, cherche à travers cette aventure à «entreprendre autrement, à changer de mode de vie tout en assurant, avec sa conjointe, une éducation des enfants», leurs 3M (Mayssae, Maya et Mehdi), et en leur «inculquant la valeur universelle de la famille».
«Un tour du monde en famille, ensemble 24h/24h n'est-il pas le meilleur moyen de ne pas démissionner de cette responsabilité d'éducation des siens, de se recentrer sur les valeurs humaines, d'offrir aux miens cette opportunité de changement de découverte d'autres façons de vivre, de penser, d'ouverture sur les autres, sur les autres cultures», affirme Anouar.
Il se prépare sans rien laisser au hasard. Leur «camping-car» est, lui, un véritable concours de circonstance, une pure chance, une fortune. Lors d'un séjour à Marrakech, il tombe sur ce véhicule, propriété d'un étranger qui le louait pour usage d'habitation de stars du 7ème art à des équipes de tournage de films dans le sud du Maroc notamment à Ouarzazate. C'est le coup de foudre net. Le premier maillon, le déclic qui revigore cet ardent désir enfoui, au fin fonds de cette appétence familiale.
Le reste, trois ans durant, n'est plus qu'étude d'itinéraires, choix des pays à visiter, de préparatifs, de financements, de finalisation du projet dans sa globalité, dans ses plus petits détails y compris la scolarisation de leurs petits. Un douloureux calvaire pour d'autres mais pas pour les Atmani.
Les 3M suivront leurs cursus scolaire via le Web. A la fin du mois de juin 2013, ils ont inscrit leurs enfants à un programme offert par le Cidead, relevant du ministère espagnol de l'éducation et de la culture. Ils suivront ainsi leur scolarité grâce à Internet et passeront des évaluations de fin de trimestre dans les consulats espagnols des pays de leur passage.
En tout et pour tout, ce seront 80 pays qu'ils sillonneront en traversant le détroit de Gibraltar en direction de l'Espagne puis la Belgique d'où ils embarqueront à bord d'un navire pour traverser l'Atlantique à destination de l'Amérique du Sud et un séjour d'une année et demie en Uruguay, Argentine, Chili, Brésil et la Bolivie.
L'excursion ne s'arrêtera pas là. Ils devront parcourir l'Asie, l'Australie et enfin l'Afrique. Au fil de leur circuit, le couple Atmani va pouvoir donner des cours universitaires de langues ou de marketing dans différents pays, de quoi «gagner» quelques revenus supplémentaires pour leurs besoins de voyage.
MAP