Algérie

Maroc: l'opposition dénonce "l'hégémonie parlementaire" du gouvernement



Les groupes et groupement parlementaires d'opposition à la Chambre des représentants au Maroc ont exprimé lundi leur inquiétude face à "l'hégémonie parlementaire du gouvernement et de sa majorité", soulignant la nécessité de préserver le pluralisme politique ainsi que l'équilibre et l'intégrité institutionnels.Lors d'une conférence de presse, les groupes et groupement parlementaires d'opposition, formés par le groupe socialiste, le groupe haraki, le groupe du progrès et du socialisme et le groupement justice et développement, ont fait part de leur inquiétude face aux "pratiques qui s'opposent à l'esprit de la Constitution, depuis la formation du gouvernement et de la majorité parlementaire".
Ainsi, les présidents de ces groupes et groupement, en l'occurrence Abderrahim Chahid (groupe socialiste), Driss Sentissi (groupe haraki), Rachid Hammouni (groupe du progrès et du socialisme) et Abdallah Bouanou (groupement justice et développement PJD), ont critiqué les pratiques de la majorité gouvernementale qui prône la logique du nombre au détriment d'une logique démocratique qui priorise le pluralisme.
Ils ont appelé à la nécessité de mettre en place une réforme urgente et profonde du règlement interne de la Chambre des représentants (Chambre basse du Parlement), de manière à préserver le pluralisme et à respecter les droits de l'opposition.
Les parlementaires d'opposition ont dénoncé "l'annexion" du Parlement par le gouvernement d'Aziz Akhannouch qui le considère comme une '"institution redondante sur la scène politique", qualifiant ce traitement d'"irrespectueux".
"Aujourd'hui, il y a de l'arrogance et une tendance à l'hégémonie, la majorité nous attaque parce que nous avons critiqué le gouvernement", a déclaré Abdallah Bouanou, chef du groupe parlementaire du PJD.
S'agissant de l'action parlementaire, les intervenants ont critiqué la négligence du gouvernement à l'égard de leurs importantes initiatives législatives, notamment en ce qui concerne les propositions de loi soumises par l'opposition, dont le nombre s'élève à 59, soit plus de 85 % du total des propositions, tout en qualifiant de "médiocre" la performance législative du gouvernement lors de la session d'automne.
Ils ont relevé, dans ce sens, que le nombre de projets de loi approuvés par la Chambre des représentants n'excédait pas trois textes législatifs, ainsi que 14 accords.
Après avoir constaté "l'absence" de communication du gouvernement avec l'institution parlementaire, les partenaires sociaux et l'opinion publique, ils ont critiqué l'absence de certains ministres aux séances de questions orales ainsi que le "très peu" de réponses aux questions écrites adressées par les parlementaires de la Chambre des représentants.
S'agissant des questions sociales d'actualité, les parlementaires de l'opposition ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'approche de "justification" du gouvernement face à la tendance inquiétante de l'augmentation des prix du carburant et des prix de la plupart des produits de consommation de base, ainsi que l'absence d'initiatives concernant l'exercice de ses attributions en termes d'intervention pour contrôler les prix et atténuer l'impact des fluctuations du marché international, dans le but de protéger le pouvoir d'achat des citoyens, particulièrement les plus vulnérables.
Ils ont également critiqué l'action tardive du gouvernement concernant la prise des mesures nécessaires pour garantir la sécurité énergétique, hydrique, médicamenteuse et alimentaire, et à gérer le stock stratégique dans tous ces domaines, et le manque d'initiative concernant le soutien des agriculteurs qui souffrent des répercussions de la pandémie de Covid-19.


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