Le PJD, à la tête du gouvernement depuis sa victoire en 2011 aux premières élections ''post-printemps arabe'', dirige une coalition gouvernementale où l'on retrouve aussi bien les communistes du Parti du progrès et du socialisme (PPS) que les centristes des partis de la ''Haraka'' (mouvance populaire) et les indépendants avec le Rassemblement national des Indépendants (RNI).Il fait face à deux sortes d'oppositions. L'une est incarnée par le Parti Authenticité et Modernité (PAM) fondé par Fouad Ali El Himma, un proche du roi Mohamed VI, qui a raflé la première place aux dernières élections locales de 2015. Les autres formations d'opposition sont nationalistes de l'Istiqlal d'Abbas El Fassi et les socialistes de l'USFP.En troisième ligne, se retrouve reste du paysage politique marocain, une sorte de fresque politique faite sur mesure pour cimenter l'image d'un Maroc pluriel, démocratique, respectueux des droits de l'homme et résolument moderniste.Le PJD de Benkirane se revendique ''moderniste''La course se fait cependant entre les deux plus importants partis du moment, le PJD, qui rassemble les islamistes marocains toutes tendances confondues, et le PAM, un parti qui se pose en alternative aux PJD et qui a l'avantage d'être dans les faveurs du Palais.Le PAM, sous la houlette de son fondateur Fouad El Himma, qui a passé le flambeau à son actuel SG, Iliyes El Omari, député de Tanger, est devenu en moins de cinq ans celui qui dispose du plus grand potentiel pour battre le PJD.Lors des élections locales et régionales de septembre 2015, le PAM est arrivé en tête, mais sans surprise pour les communales avec 6655 sièges, devant l'Istiqlal (5106 sièges) et le PJD (5021 sièges).Aux régionales, le PJD est repassé en tête devant le PAM. La vie politique marocaine va être centrée autour de ces deux parts qui seront appelés à travailler dans un seul gouvernement. La question est de savoir qui va le diriger. En pleine campagne électorale, le SG du PJD et chef de gouvernement Abdelilah Benkirane n'a pas hésité à chasser sur les terrains du PAM en déclarant à l'agence espagnole EFE que son parti est ''moderniste'' et ''n'a pas l'intention de limiter les libertés individuelles''.Donné favori par les analystes, les sondages ayant été interdits durant la campagne électorale, Benkirane a affirmé ne ''pas s'aplatir devant l'autorité'' du roi, avant d'attaquer de front le chef du PAM, Ilyes El Omari: ''je suis plus moderniste que ceux qui se présentent en tant que tels.''''Nous vivons à une autre époque, il est normal d'être moderniste, mais cela ne se traduit pas en obligation de boire de l'alcool ou de prendre une amante... Mon problème n'est pas l'habillement des femmes, mais l'éducation, la santé et les accidents de la circulation. C'est ce pourquoi les Marocains m'ont choisi, pour résoudre ces problèmes'', a-t-il dit.Le PAM veut ''sauver'' le Maroc du PJDPour le chef du gouvernement sortant, critiqué par les syndicalistes pour sa politique sociale qu'ils jugent catastrophique et l'opposition pour n'avoir pas pu ramener le déficit budgétaire à moins de 4%, ??ce ne sont pas tant les changements qui importent, mais la stabilité et la sécurité du pays, dans un contexte aussi volatile que celui que traverse actuellement le monde arabe.''Le parti fondé par Fouad El Himma est, quant à lui, plutôt orienté vers le modernisme, selon son programme électoral, où figurent également la nécessité de réduction des déficits et la relance de la croissance. Il est porteur ''d'un projet de société progressiste'' et se veut foncièrement anti-conservateur, et se définit surtout comme le défenseur des libertés et des droits des femmes.'Dans la présentation de son programme électoral, Iliyes el Omari a notamment déclaré que ''nous devons sauver le Maroc et le PAM n'y arrivera pas tout seul. Tous les Marocains doivent y contribuer.'' Pour lui, ''sauver le Maroc veut dire rompre avec la mauvaise gestion'' du gouvernement Benkirane.Les ''Pamistes'', ou le parti du Tracteur, veulent créer ''un nouveau modèle de développement centré autour de cinq axes : un taux de croissance dépassant les 6% (contre 4,3% en 2015), le positionnement du Maroc en tant que hub régional, l'application de la régionalisation avancée, une distribution équitable de la richesse et l'élargissement de la classe moyenne.''En face, il y a tous les autres partis qui semblent assister, sinon regarder en spectateurs ces joutes électorales entre les deux formations qui dominent et animent la scène politique marocaine.Il reste que le plus vieux parti marocain, l'Istiqlal, et dans une moindre mesure les socialistes de l'USFP, même en perte de vitesse, peuvent arbitrer dans certaines circonscriptions ce ''duel'' entre les ''islamistes'' et les ''modernistes''. L'Istiqlal, le PAM et le PJD ont déposé 92 listes chacun, soit 100% des circonscriptions, alors que l'USFP de Driss Lachgar a présenté 91 listes (98,9%).Twitter
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Posté Le : 03/10/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Boualem Alami
Source : www.maghrebemergent.info