Algérie

Maroc: Dégradation du pouvoir d'achat et recrudescence des protestations populaires



A l'heure où le Makhzen se vante de la normalisation de ses relations et de la signature des accords sécuritaires avec l'entité sioniste, le Maroc endure une situation économique critique caractérisée par la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen, due à une flambée, sans précédent, des prix des produits de consommation de base, entraînant une recrudescence des protestations populaires.Face à cette réalité socioéconomique déplorable, de nombreuses organisations syndicales ont appelé les mouvements de protestation à dénoncer le blocage du dialogue, au moment où le Makhzen continue à renforcer son alliance avec l'entité sioniste sur tous les plans, ignorant complètement la situation socioéconomique de son peuple.
Selon les dernières données communiquées par nombre de syndicats, les prix des produits de base ont connu, depuis septembre dernier, une hausse significative, ce qui a induit une dégradation rapide du pouvoir d'achat des classes modestes et moyennes.
En effet, l'Organisation démocratique du travail (ODT) a fait état d'une flambée spectaculaire des prix de nombre de denrées alimentaires de large consommation, et de ceux de l'eau, de l'électricité, du carburant et des matériaux de construction, sans parler des prix des médicaments et des dispositifs médicaux.
La même organisation a révélé que les hausses des prix de certains services et produits de base oscillent entre 20 et 200%, tels les prix de la semoule (25kg) qui a augmenté de 50 dirhams (près de 5USD), d'une bouteille de l'huile (5litres) qui a bondi de 23 dirhams (2,5USD), et des huiles végétales (bouteille de 5 litres) qui ont augmenté de 27 dirhams (près de 3USD).
De son côté, le Syndicat marocain des professionnels du secteur du transport routier a mis en garde contre la poursuite de l'augmentation des prix des carburants, du fait de la levée par l'Etat des subventions accordées aux professionnels et à l'ensemble des citoyens, notamment ceux à faible revenu, estimant que cela "mènera à la faillite des entreprises de transport et induira une augmentation des prix des transports, pis encore encouragera le travail illégal et le secteur informel".
Pour sa part, le parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a appelé le gouvernement marocain à "prendre les mesures nécessaires pour protéger les citoyens contre les retombées de la flambée des prix", mettant en garde contre "des indicateurs négatifs" au plan social induits par les répercussions de la pandémie du Coronavirus, exacerbées par les prix élevés des produits de base".
A ce titre, la chercheuse marocaine en sciences économiques, Aicha Al-Alaoui estime que l'actuelle politique du Makhzen ne se contente pas d'opprimer économiquement et socialement les classes moyennes, mais restreint aussi leur liberté individuelle, en adoptant la logique du "libéralisme sauvage".
Dr. Alloui a indiqué que cette situation "intervient après une période de marasme économique et une saison agricole faible due à la sècheresse", se plaignant que "le gouvernement marocain ne se préoccupe actuellement que de l'application du pass sanitaire et de l'augmentation des prix".
===Escalade des protestations===
Plusieurs villes marocaines ont été ébranlées par des mouvements de protestation pour revendiquer les droits socioprofessionnels des travailleurs, les droits humains et les libertés publiques, mais aussi pour dénoncer la dernière visite du ministre de la défense de l'entité sioniste.
A l'instar du bureau syndical du secteur de l'hygiène, affilié à la confédération démocratique du travail (CDT) qui a appelé les travailleurs à une grève et des sit-in, la Fédération nationale du transport touristique (FNTT) compte également rallier ce mouvement de protestation pour faire sortir le secteur de la crise due à la COVID-19.
La même Fédération a organisé des marches dans plusieurs villes marocaines, réclamant le dialogue avec les professionnels du secteur.
La Coordination syndicale du secteur de la santé a appelé à une grève nationale et un sit-in organisé jeudi devant le ministère de la santé marocain à Rabat.
Les protestataires de la Coordination ont dénoncé "la négligence" par le gouvernement des revendications des travailleurs du secteur de la santé et l'absence du dialogue ainsi que la non association des professionnels dans l'élaboration des projets de loi relatifs au secteur".


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