Algérie

Maroc: condamné à un an de prison, Maati Monjib entame une grève de la faim



L'historien et militant des droits de l'homme marocain, Maati Monjib, condamné en décembre dernier, à une année de prison, a annoncé qu'il était en grève de la faim, pour protester notamment contre la campagne de diffamation visant sa famille et son arrestation arbitraire.Dans un communiqué relayé vendredi par des médias marocains, Monjib a précisé qu'il menait cette grève en guise d'appel à l'aide à l'opinion publique en raison de l'injustice et de la persécution dont il est l'objet par le régime marocain.
Le défenseur marocain des droits humains, détenu depuis le 29 décembre dernier, a décidé de mener cette action pour protester contre son arrestation arbitraire, et la tenue, 24 heures après, de son procès dans le plus grand secret sans le convoquer ni informer sa défense, et contre le verdict rendu par contumace, selon les médias marocains.
Tout en clament son innocence de toutes les accusations portées contre lui, Monjib a affirmé que "ses écrits critiques à l'égard du régime marocain et ses activités de défense des droits de l'homme, y compris son soutien aux détenus du Hirak du Rif et aux journalistes arrêtés pour crimes de droit commun, sont les raisons pour lesquelles il est persécuté".
M. Monjib, un militant des droits humains âgé de 60 ans, a été condamné pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" dans une affaire qui remonte à l'année 2015 et au moment où il est en détention préventive depuis le mois de décembre.
Lire aussi: Le comité de soutien de Maâti Monjib dénonce la "logique de répression" du régime marocain
Le verdict a été rendu dans le cadre d'un procès qui concerne six autres journalistes et militants des droits humains, dont trois ont également écopé d'un an de prison ferme.
Ouvert en 2015, ce procès traitait de malversations présumées, liées à la gestion d'un centre créé par M. Monjib pour promouvoir notamment le journalisme d'investigation.
L'historien, qui accuse les autorités de son pays de "terroriser les journalistes et les opposants en général", était resté en liberté jusqu'à son interpellation fin 2020 sur des soupçons de "blanchiment d'argent".
Depuis son arrestation, plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont appelé Rabat à le "libérer immédiatement et sans conditions", dénonçant une campagne pour restreindre le droit à la liberté d'expression dans le royaume.
Dans son dernier rapport annuel, Human Rights Watch estime qu'en 2019 le "Maroc a intensifié sa répression contre des commentateurs des réseaux sociaux, des artistes et des journalistes exprimant des opinions critiques".


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