Maroc ' 9e Congrès de l'USFP : Mettre fin à la crise interne et élire un nouveau Premier secrétaire

"Ensemble pour la construction du Maroc de la démocratie et de la modernité''. C'est sous ce slogan rassembleur que se tient à Bouznika (35km environ de Rabat) le 9ème congrès de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le parti de la Rose. Au menu de ces travaux, l'élection d'un nouveau Premier secrétaire du parti, mais surtout mettre fin à la crise interne qui secoue l'un des plus vieux parti de l'opposition marocaine.
Plus d'un millier de militants prennent au 9e congrès de l'USPF, dont les travaux doivent être clôturés dimanche par l'élection d'un nouveau Premier secrétaire du parti. Samedi, au second jour de ce congrès, des militants ont tiré à boulets rouges sur les dirigeants du parti, accusés d'êtres à l'origine d'une crise profonde au sein du parti qui a précipité sa défaite aux dernières élections législatives remportées par les islamistes du PJD. Plusieurs intervenants ont critiqué, lors d'une séance consacrée à la discussion des rapports moral et financier du parti, l'échec de l'actuelle direction dans la gestion de l'aspect organisationnel à travers le non-respect des dates prévues pour la tenue des congrès régionaux et provinciaux. Cette situation, qui a porté atteinte à la force de l'USFP et son rayonnement aux niveaux local et national, s'est traduite par les "résultats insatisfaisants" obtenus par le parti lors des dernières élections, ont déploré ces militants, rapporte l'agence marocaine de presse MAP. Pour autant, le Premier secrétaire sortant de l'USFP, Abdelouahed Radi a une tout autre vision des choses. ''Nous croyons que notre Congrès se tient dans une phase historique qui a rapport avec le processus de réformes initiées il y a deux décades. Pour l'USFP, l'étape actuelle est intimement liée à la lutte qu'a menée le parti durant plusieurs années et surtout durant le dernier Congrès en 2008 et au cours duquel il a appelé à la nécessité des réformes constitutionnelles et politiques'' au Maroc, a-t-il dit lors de son discours d'ouverture des travaux du congrès. M. Radi précise que son parti a appelé durant le Congrès de 1978 à l'instauration de la monarchie parlementaire au Maroc. C'est à dire bien avant les manifestations de 2011 et l'appel du mouvement de jeunes du 20 février pour l'instauration de réformes politiques profondes.
Succession ouverte
Pour autant, le premier responsable de l'USFP, qui a refusé de faire partie du gouvernement Benkirane dirigé par le PJD, n'a pas raté l'occasion de critiquer l'action de ce gouvernement. ''Ce que nous constatons, c'est qu'il y a une grande inertie dans la législation, ce qui entrave les réformes nécessaires'', a-t-il lancé devant un parterre d'invités, dont le chef du gouvernement. ''Gouverner, c'est prévoir. Mais ce que nous constatons, c'est que l'agenda politique du gouvernement n'est pas clair. Il y a également des questions qui se posent : comment le gouvernement gérera-t-il le temps politique ' Quelles sont les perspectives d'avenir dans le domaine politique, économique et social ' Quand organisera-t-il les élections communales et régionales et, partant, les élections de la Chambre des conseillers conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution ''' La succession de Radi est ouverte et plusieurs candidats sont en course: il s'agit des anciens ministres El Habib El Malki et Fathallah Oualalou, actuel président de la communauté urbaine de Rabat, d'Ahmed Zaidi et Driss Lachgar. L'élection du nouveau Premier secrétaire de l'USFP se fera en deux tours, a annoncé Abdelouahed Radi, qui n'est pas candidat à sa propre succession. En outre, les 1601 congressistes seront également appelés à élire les 300 membres du comité administratif de l'USFP, un organe décisionnel créé dans le cadre des nouveaux amendements régissant le fonctionnement du parti. Des représentants de plusieurs partis de la gauche d'Afrique, d'Europe et du Maghreb assistent à ce congrès, dont celles du FLN et du FFS.
Tweet
Partager