Algérie


Maroc
Le vote de confiance des deux chambres du Parlement est déjà acquis au nouveau chef de Gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani. Il lui reste l'épreuve des centrales syndicales qui ont ferraillé dur contre l'ex-gouvernement pour rétablir le dialogue social.Le chef de gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani semble plus enclin que son prédécesseur à aller lui-même au-devant des préoccupations des syndicalistes. Contrairement à Abdelilah Benkirane, qui avait pratiquement verrouillé le dialogue social avec les centrales syndicales, El Othmani a mis en même temps deux fers au feu : l'obtention de la confiance du Parlement, et celle des syndicats.C'est à ce titre qu'il a mené ces derniers deux derniers jours des discussions avec les différents syndicats pour baliser le chemin d'abord à la nouvelle loi sur le travail, mais surtout pour le droit de grève et la retraite.Lors de la présentation de son programme devant les parlementaires, El Othmani a affirmé qu'une place de choix sera accordée aux partenaires sociaux, dont les syndicats. Après le ministre de l'emploi Mohamed Yatim, qui est allé à la rencontre des syndicats, le chef de gouvernement a rencontré les secrétaires généraux des cinq syndicats (UMT, CDT, FDT, UNMT et UGTM).Lors de leurs rencontres avec Saad Eddine El Othmani, les syndicalistes marocains n'ont pas manqué de lui reprocher d'avoir programmé ces réunions après la présentation de son programme devant les deux chambres du Parlement.''Nous avons attiré l'attention du chef du gouvernement sur ce point. Car, nous aurions pu faire des propositions qui pouvaient être prises en compte dans le programme gouvernemental'', estime Miloud Moukharik, SG de l'UMT. Mieux, les syndicalistes se sont montrés étonnés que le chef de gouvernement annonce, sans les avoir consulté, sa volonté de ''réviser le code du travail''.Dans sa déclaration devant les parlementaires, Saad Eddine El Othmani avait annoncé qu'il compte revoir le code du travail ''afin de garantir son efficacité, son efficience et sa compatibilité avec la réalité.''Il y a également le dossier de la réforme de la retraite, que l'ex-chef de gouvernement avait soumis aux parlementaires, sans passer par la case des consultations avec les syndicalistes. Le sujet constitue un point d'achoppement. Le nouveau chef de l'exécutif compte revoir relancer rapidement ''le dialogue sur la réforme globale des retraites, afin d'aboutir à un système avec deux grands pôles, public et privé.''Les syndicats toujours très remontés contre le gouvernementLes syndicats comptent faire le forcing pour que le gouvernement retire son projet de loi sur la grève du bureau du Parlement. Ce projet de loi très coercitif pour les travailleurs, qui avait été déposé par l'ex-gouvernement ''sans aucune concertation préalable avec les centrales'', devrait en outre être négocié dans le cadre du dialogue social, estiment les syndicats.Les syndicats marocains restent par ailleurs toujours très remontés contre le gouvernement, dirigé par les islamistes du Parti Justice et développement (PJD). Lors des dernières élections législatives d'octobre 2016, le secrétaire général de l'UMT, Miloud Moukharik, avait même appelé ses militants et les autres syndicats à un vote sanction contre ''le gouvernement sortant, ses composantes et le parti qui le dirige''.''Le bilan du gouvernement est négatif. Il ne croit ni dans la démocratie, ni dans la Constitution dont il a violé plusieurs dispositions'', avait lancé le SG de l'UMT, qui avait dénoncé la démarche de l'ex- gouvernement d'Abdelilah Benkirane envers les syndicats. ''Il a fait passer, sans concertation, la réforme de la retraite et le texte sur la mutualité'', ''et a essayé de faire adopter un projet de loi organique sur la grève''. Plus grave, Miloud Moukharik avait accusé l'ex gouvernement d'avoir ''gelé le dialogue social et violé les libertés syndicales.''Twitter


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