Marine Le Pen aurait pu, au moins, faire ses propres comptes avant de sortir des bêtises à la TrumpDans son dernier meeting, la représentante des extrémistes de droite et du populisme en France, Marine Le Pen, a brillé par son ingéniosité à coller l'incollable et à respirer à fond, le nez dans l'avaloir de l'Histoire.Les mouches sont toujours à la recherche des excréments. C'est, «Allah ghaleb», dans la nature des choses. De même, les populistes sont toujours dans une logique de recherche des égouts, ce n'est qu'en inhalant les puanteurs qu'ils s'épanouissent et qu'ils arrivent à donner le meilleur d'eux-mêmes.Dans son dernier meeting, la représentante des extrémistes de droite et du populisme en France, Marine Le Pen, a brillé par son ingéniosité à coller l'incollable et à respirer à fond, le nez dans l'avaloir de l'Histoire. Certes, elle est en campagne électorale, certes elle est la fille à son père, certes elle n'a pas l'intelligence suffisante pour ouvrir les yeux sur le monde dans lequel elle se trouve, mais elle aurait pu, au moins, faire ses propres comptes avant de sortir des bêtises à la Trump. En tous points!Il est certain que l'autoroute de l'immigration n'existe, et n'existera d'ailleurs, que dans la tête de Le Pen, mais tel n'est pas notre propos ici. Ce qui nous intéresse par contre, c'est pourquoi elle a osé avancer une telle sottise.Mais commençons par reconnaître d'abord, aux populistes leur simplicité d'esprit à toute épreuve et leur indigence intellectuelle incomparable. Une fois cela dit, posons la question une seconde fois: pourquoi Le Pen a-t-elle prononcé une telle insanité'Plusieurs raisons, aussi importantes les unes que les autres, justifient ces propos. Nous n'en retiendrons que trois. Il y a d'abord, dans cette campagne pour la présidentielle, un ensemble d'adversaires qu'elle dépassait largement dans les sondages et dont quelques-uns, comme s'ils glissaient sur la pente des sondages, n'arrivent plus à monter. Pis encore, ils dégringolent même! C'est le cas de Fillon qui, frappé de plein fouet, par l'affaire des emplois fictifs, a dû laisser beaucoup de plumes dans sa quête de l'Elysée. Alors qu'il était donné second au premier tour et vainqueur au second, le voilà qui n'est même plus sûr d'être présent au second tour à cause, d'abord, de ses déboires avec le Parquet national financier, mais aussi à cause de l'alliance Bayrou-Macron qui finira par le descendre bien bas dans les intentions de vote. C'est aussi le cas de Hamon qui, après une montée conjoncturelle dans les sondages, a fini par stagner avant de se mettre à baisser. Il y a aussi Mélenchon qui ne décolle et ne décolère toujours pas. Mais Macron, grâce à l'appui de Bayrou, a pris le chemin inverse. Il monte. Bien sûr, la campagne menée contre lui par la droite et l'extrême droite, suite à ses déclarations sur le colonialisme et sur le mariage pour tous, l'a un peu amoindri mais pas suffisamment pour l'invalider, à cela il faut mentionner que Bayrou, arrivé au meilleur moment, lui a permis de redresser la situation. Or c'est ce qui ne plait point à Marine Le Pen car, d'ici la fin de la campagne, et c'est notre simple avis, Macron a toutes les chances de la dépasser les prochains jours dans les sondages, surtout si, comme il se dit dans les différents médias, Borlo venait à rejoindre l'alliance Macron-Bayrou. Dans ce cas, la probabilité que Le Pen soit rétrogradée à la seconde position dans les sondages sera très élevée. En plus, il est très possible que si Macron affronte Le Pen au second tour il la vaincra. Il est d'ailleurs désormais le seul candidat à pouvoir l'empêcher de devenir présidente de la France.Fillon n'est donc plus l'adversaire principal dans ce scénario, à lui suffit sa peine! C'est Macron qui le remplace dans les priorités de la présidente du FN et qui inquiète désormais et, pour ce risque à venir, Le Pen lui en veut. Ceci explique largement pourquoi elle s'est mise soudain à lui tirer dessus alors qu'au début elle le décrivait comme un candidat «plat» et «transparent».Par ailleurs, attaquer Macron n'est pas chose aisée. Il n'a été au gouvernement que quelque temps avant de se désolidariser totalement de Hollande et de son gouvernement. Difficile de lui reprocher sérieusement alors quelque chose en rapport avec le gouvernement ou avec la gauche. Le Pen a dû aller chercher loin, très loin, pour trouver quelque chose à lui coller. Seulement ce qu'elle a cherché, dans ce cas de figure particulièrement, n'existe que dans son imagination pourrie et stérilisée par les préoccupations noircies de haine et de xénophobie. En digne héritière de son père, elle a dû s'inventer un alibi de toutes pièces et une excuse mesquine pour tirer sur les autres. Macron, selon elle, serait allé en Algérie car il veut ouvrir «une autoroute migratoire». Jeanne d'Arc entendait des voix, Marine Le Pen voit des autoroutes.Parler de l'autoroute migratoire n'est pas fortuit. Au contraire, c'est la cristallisation de tout l'être de Le Pen avec ce que cela signifie de haine, de mythomanie, de xénophobie, d'homophobie et de tous les malheurs qui puissent exister en un seul être humain, si elle en est un d'abord! Elle veut, sans doute, faire peur. C'est d'ailleurs sa stratégie que de monter sur la peur et de brandir la peur, mais elle veut faire peur à ceux qui l'écoutent parmi les Français, d'une «éventuelle» immigration en masse des Algériens vers la France. Cette Algérie qui continue, malgré le temps, à clamer haut et fort que le colonialisme français a été un crime contre l'humanité, qui présente l'Etat français colonial comme un Etat barbare et non civilisé, déverserait alors, toujours, selon le fantasme de Le Pen, ses chômeurs et ses désoeuvrés pour prendre la place des Français. Or, et bien qu'ils ne la suivent pas tous, une bonne partie des pieds-noirs et des harkis comptent pour beaucoup dans les rangs de Le Pen et, à ces gens-là, il suffit de prononcer le mot Algérie pour que plus rien n'aille. Présenter Macron comme l'instigateur de cette venue massive d'Algériens, c'est d'abord viser cet auditoire, ces électeurs!Sur un autre plan, comme dans le champ du populisme, l'intelligence n'est pas l'atout principal et comme l'idéal américain est déjà là, alors Le Pen veut faire exactement comme Trump. Elle surfe sur la peur de l'immigration tout en cherchant un bouc émissaire et, comme Trump a trouvé son bouc émissaire en le Mexique, Le Pen a voulu faire de l'Algérie son bouc émissaire, comme quoi, chez les populistes, à chacun son Mexique!Ceci signifierait-il, et c'est là que la chose cesse d'être risible, qu'une fois arrivée au pouvoir Marine Le Pen agirait-elle à l'encontre des immigrés algériens vivant en France comme a agi Trump à l'égard des immigrés mexicains vivant au Mexique' Il est non seulement permis de le penser, mais c'est une situation potentielle en cas de victoire du populisme en France que représente Le Pen. L'Algérie n'est pas le Mexique et la France n'est pas les Etats-Unis. Oui, mais avec la gesticulation à la Trump, il faut s'attendre à tout!Ajoutons même que si nous avions une frontière commune avec l'Hexagone, Le Pen aurait déjà promis d'y construire un mur, tout comme Trump! Heureusement qu'en Méditerranée, cela lui est impossible mais... qui sait ce qu'elle nous cache encore! A moins qu'elle ne décide de construire son mur ici, chez nous, pour nous empêcher de sortir! Quelle bêtise «Wallah», vers quelle bêtise ces parvenus de populistes nous ont entraînés!Dans tous les cas, des propos comme ceux-là sont à prendre avec beaucoup de sérieux aussi bien par les Algériens que par les Français eux-mêmes.
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Posté Le : 28/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aissa HIRECHE
Source : www.lexpressiondz.com