A Tlemcen, le mariage c’est bien sûre l’union des deux époux, mais aussi l’alliance de deux familles. En été, les mariages y sont très nombreux et vraiment spectaculaires. En ce qui concerne la durée, il est vrai qu’actuellement le mariage se limite à trois jours. Autrefois, il durait quatorze jours, sept jours de préparatifs et sept jours pour le mariage.
Premier jour, soirée des fiançailles.
Chez le marié, à la veille du mariage, on égorge le mouton très tôt le matin. Ce jour là, sont présents les proches parents du marié ainsi qu’une cuisinière. Pour garantir un bon repas, on doit prévenir cette dernière bien à l’avance car réputée comme étant un cordon bleu, elle est très sollicitée pour les mariages, les fiançailles mais aussi d’autres évènements tels que circoncisions, décès... Chez la mariée, ont lieu les fiançailles. La belle-famille est invitée pour officialiser l’union à travers le bague et le hana, une corbeille remplie de friandises disposées sur des feuilles de henné, un veston de kaftan que la mariée portera le lendemain, un 2nd bijoux, un mouton et d’autres cadeaux. Lors de cette soirée, la présence du marié n’est pas obligatoire. Souvent c’est la belle-mère ou encore la belle-soeur qui met la bague à la jeune femme. Les soeurs et cousines de la mariée amènent le trousseau qu’elles rangent délicatement dans la chambre nuptiale. Le trousseau de la mariée se prépare dès sa naissance. Ne sachant pas à quel âge la jeune femme va se marier, cela permet d’avoir le temps de tout bien préparer à l’avance et être prêt le jour venu. Ensuite elles sont invitées à prendre le café. Juste après, les femmes commencent à servir le dîner composé de la Hrira, de hors d’œuvre et d’un plat sucréfait soit de raisins secs, des pruneaux ou de coings. La tradition veut que ce soit un plat sucré décoré d’amandes qui est servi à la belle-famille, signe de bon présage pour la vie future des mariés. Un fois le dîner achevé, la belle-famille quitte les lieux pour rejoindre ses propres invités. La soirée de la veille du mariage est consacrée aux amis.
Second jour, le mariage.
La fête a lieu chez le marié, ou plus souvent aujourd’hui dans une salle. On égorge un deuxième mouton. Le jeune marié est pris en charge par ses amis. On dit qu’il porte le titre de Moulay El-Malik, le roi. Il se rend au hammam d’abord, puis chez le coiffeur, et enfin au café où il se fait féliciter par les hommes. Le cortège nuptial se fait à dos de cheval pour le nouveau marié., avec une chéchia (calotte rouge avec un cordon noir) et burnous blanc (long manteau avec une capuche) au son de la ghaïta (instrument à vent de la famille des hautbois) et du tambour. Le cortège s’arrête au niveau de chaque carrefour pour faire « cabrer » le cheval et danser les proches du marié. Pour la mariée, même rituel avec hammam, caftan avec chéchia conique et cortège en karoussa, calèche. Les amis du mari font un cortège pour amener la mariée et la sortir de chez elle. Les voitures se donnent rendez-vous pour se rendre au domicile de la jeune fille au son des klaxons. Une fois arrivés, ils vont chercher la mariée qui est habillé d’une chedda(une robe en soie à manches larges constituées de tulles et agrémentées de perles, de paillettes et brodées de dentelles), enveloppé d’un haïk (étoffe, symbole de pudeur et de noblesse) accompagnés des femmes de la famille du marié (mère, soeurs, tantes..). Le cortège fait le tour de la ville. Pensant ce temps, les invités s’installent chez le marié ou dans la salle. Le café et le thé sont servis par les proches du marié accompagnés du son de la musiqueandalouse et hawsi jouée par l’orchestre. Les différents gâteaux sont présentés dans des plateaux et servis par des jeunes filles dans l’espoir qu’elles soient remarquées. Lorsque la mariée arrive à la soirée, les femmes de la famille du marié l’accueillent toutes vêtues d’une chedda. Une femme âgée de la parenté vient lui donner un verre de lait (il arrive que les nouveaux mariés s’échangent un verre de lait en croisant leurs mains). Du rouge à lèvres est mit sur les joues de la mariée avec des points blancs (signe de virginité), et cela à l’abri des regards. En effet, les autres femmes la couvrent d’un haïk. Le dîner est retardé par l’attente de l’arrivée du marié.Quand il arrive, les tambours frappent de plus en plus fort et les coups de feu retentissent. Les femmes sortent l’accueillir et on disposent une chaise à côté du cheval, pour que les femmes puissent le saluer (sa mère, ses soeurs et belles soeurs), elles devront monter sur la chaise. Et lorsque le marié entre dans la salle, il se dirige vers son épouse, lui enlève son voile, et il l’embrasse. Ensuite, il s’installe à côté d’elle, la soirée peut commencer. Le repas se compose de Hrira, hors-d’œuvre, de la sauce de viande et de fruits ou de limonade. Les raisins secs au miel et à la viande est un plat obligatoire le jour du mariage. Les familles aisées peuvent se permettre un troisième plat sucré. Autrefois, les mariés quittaient la fête assez tôt dans la soirée, la mariée étant affaiblie par tous les préparatifs et le poids des bijoux qu’elle porte. Mais aujourd’hui, c’est différent puisque les mariés rejoignent les invités et participent à la fête partageant gâteaux et autres friandises qui font le régal des convives. La mariée porte ses différentes tenues et la fête a lieu jusqu’au petit matin en terminant par la robe blanche de princesse et la pièce montée.
Troisième jour, le déjeuner.
Le lendemain un déjeuner est préparé en honneur de la belle famille. Ce jour est celui de laChorba et de la Sfiria. Quelques jours après, c’est le bain de la mariée. Certains membres de la famille de la mariée sont invités et le Braniya,à base de viande et d’aubergines, est le plat de circonstance
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Posté Le : 19/08/2010
Posté par : hawzi
Source : www.mariage-oriental.fr