Par ces temps de disette, convoler en justes noces avec sa douce moitié devient un véritable casse-tête pour les personnes en âge de se marier. En Kabylie, il faut en moyenne 10 à 15 millions de centimes (meubles et frais de fête) pour se marier. La cérémonie religieuse, qui se charge de sceller les liens du mariage avec la dot, précède tout le cérémonial du mariage. Un repas est servi aux invités des deux familles. Les frais du repas sont partagés entre les deux parties pour l’achat de la viande, de la semoule, de l’huile. Le tuteur du nouveau marié dépose une belle somme d’argent sur la table. La bienséance veut que le père de la mariée (ou le tuteur) en ramasse juste une partie pour porter chance à sa fille. C’est le soir que commence la fête chez le nouveau marié avec la cérémonie du henné. Les femmes, réparties en deux groupes, chantent les poèmes du terroir en hommage au nouveau marié. On demande le silence pour laisser place à un homme qui récite plusieurs poèmes décrivant avec humour la réalité de la famille kabyle. A la fin, le poète s’empare de tous les œufs offerts par la famille sous les applaudissements des convives. Puis tout le monde se retrouve sur la grande place du village où est organisée la grande soirée de chants et de danses, un ourar (bal) animé par des chanteurs amateurs ou professionnels, parfois remplacés par la troupe des idhebalen qui interprètent d’autres airs de musique à la trompette et au tambour et ce, jusqu’aux aurores. Le lendemain, dans l’après-midi, on va chercher la mariée de chez-elle. Coups de klaxons tonitruants, décibels tapageurs d’une méga chaîne hi-fi, youyous stridents des femmes en robes blanches décolletées… s’il existait un festival des cortèges nuptiaux, la palme d’or aurait sans doute été attribuée à Bouzeguène, où l’on compte une forte communauté émigrée. Des voitures, dernier cri, toutes ceinturées par des ornements de fleurs, enjoliveurs compris. Avant de poser le premier pied dans sa nouvelle résidence, la mariée doit boire dans un pot en verre que lui offre sa belle-mère et balancer de ses mains, à tous vents, un mélange d’œufs, de bonbons, de gâteaux… Le soir, la fête s’achève par un dîner offert à tous les villageois. Le lendemain du mariage, un repas est préparé pour la mariée et sa famille. Elle reçoit ensuite la visite de la famille, de son mari et des gens du village venus lui apporter des cadeaux et le plus souvent de l’argent. C’est là que les invités et les parents de la mariée quitteront la maison et laisseront la jeune épouse chez-elle.
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Posté Le : 26/02/2015
Posté par : patrimoinealgerie