Les pharmaciensd'officine restent sceptiques sur le contenu du projet de décret exécutif surles marges bénéficiaires.Bien que ledossier soit finalisé par la commission interministérielle, composée desreprésentants des ministères de la Santé, du Commerce, de l'Emploi et de laSolidarité nationale et de l'industrie, il laisse toutefois planer le suspensevu que la corporation n'a pas été informée sur les détails de ce document. Yaura-t-il une révision à la hausse de la marge bénéficiaire ? La question nesera tranchée qu'une fois le projet présenté et adopté par le Conseil dugouvernement. Selon le représentant du Syndicat national des pharmaciensd'officine (SNAPO), M. Belambri, les pharmaciens plaident pour uneactualisation du système des marges des ventes et instaurer un équilibre parrapport au prix du médicament qui a augmenté ces dernières années. Dans ledernier projet qui a été médiatisé au mois d'avril 2006, puis gelé après unecontestation de la corporation, les marges bénéficiaires sont fixées selon unefourchette variant entre 70 et plus de 140 dinars. Ce système, appliqué depuis1989, détermine les marges de vente à 50% pour le prix de médicament de 70dinars, 33% entre 70 et 140 dinars, 25% entre 100 et 140 dinars, et pour unmédicament de 140 dinars, la marge est de 20%. Pour le représentant du SNAPO,«Ces taux n'arrangent pas les pharmaciens et devraient être actualisés selonles prix des médicaments applicables actuellement». Il est également questionpour le syndicat d'encourager la consommation du générique par l'application deforfait sur le prix de ce produit.Face audéveloppement, ces dernières années, de la phytothérapie, le traitement desmaladies par les plantes, et la forte demande chez les pharmaciens ducomplément alimentaire, le débat a été ouvert, ce jeudi, sur ces deuxphénomènes. N'y a-t-il pas undanger dans la consommation de ces produits sans avis médical ? Selon lesspécialistes dans le domaine, la phytothérapie ou le complément alimentaire nesont pas sans risque pour le malade. Les risques de toxicité par le traitementà base de plantes et les risques de déséquilibre alimentaire par les vitamines,les fortifiants, les hormones, les acides aminés et la levure de bière sontomniprésents. Quels sont les moyens de prévention que lepharmacien doit adopter afin d'éviter toute complication, sachant qu'il s'agitde produits qui sont délivrés sans ordonnance ? Pharmaciens et médecins qui ontintervenu lors des débats ont tous insisté, par mesure de précaution, sur lanécessité d'avoir un avis médical avant le traitement par les plantes ou laconsommation de compléments alimentaires. Il est même recommandé pour lepharmacien, avant de délivrer ces produits, de demander au malade de faire desanalyses ou de répondre à un questionnaire pour savoir s'il y a une quelconquecarence ou problème de santé. Concernant la phytothérapie, des intervenantsn'ont pas hésité à tirer la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui prend del'ampleur et d'interpeller les pouvoirs publics afin de mettre de l'ordre dansce secteur. Il a été également proposé d'approfondir les connaissances dupharmacien en phytothérapie et notamment l'identification des plantes et leurseffets. Car, souligne la présidente du SNAPO, Mme Hamrour, «lors des journéessur la phytothérapie organisées par l'OMS, les avis des spécialistes ont tousconvergé sur une seule définition: la phytothérapie n'est pas un médicament». Maladies rares ou maladies orphelines, cesmaladies sont le parent pauvre de la médecine. Les personnes atteintes de cespathologies souffrent non seulement de problèmes de santé mais aussi de larareté et de la cherté des médicaments qui sont prescrits. S'il n'est pashospitalisé, le patient est souvent contraint de chercher lui-même sonmédicament et de frapper à toutes les portes pour les avoir car sa vie endépend. Ce problème a été soulevé en marge de cette rencontre par lesspécialistes dans le domaine afin d'attirer l'attention de tous les acteursintervenant dans la prise en charge de ces malades sur la nécessité defaciliter l'accès au traitement pour les personnes atteintes et d'intégrer lesmédicaments dans la nomenclature des produits remboursés. Bien qu'ils coûtentextrêmement cher, ces médicaments ne sont pas remboursables par la CNAS. Selon un médecin intervenant lors des débats,pour résoudre le problème des malades qui ne sont pas hospitalisés, il ainformé l'assistance que la commande du médicament doit se faire par le servicehospitalier, seul habilité à faire une telle démarche. Le ministère de la Santéest toutefois interpellé pour assurer une meilleure prise en charge à cesmalades. Pour revenir, d'autre part, sur l'activitédes pharmaciens, le responsable du conseil de l'ordre à Oran a soulevé leproblème de l'absence des pharmaciens des officines. Un comportement insensé dela part d'un pharmacien, estime le même responsable, qui annonce que desdémarches ont été entreprises pour effectuer une opération de contrôle auniveau des officines et identifier les personnes défaillantes. «Le médicamentn'est pas un produit comme les autres. Il doit être livré par le pharmacien etnon pas par un vendeur. «S'il y a des conseils ou précisions à faire, seul lepharmacien est en mesure de conseiller ou d'expliquer le mode d'emploi d'unmédicament», insiste le représentant du conseil de l'ordre.
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Posté Le : 21/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com