Algérie

Marges bénéficiaires: Le syndicat des pharmaciens revient à la charge



Des difficultés financières affectent les pharmaciens dans l'exercice de leur profession. «Nos charges sociales et de fonctionnement n'arrêtent pas d'augmenter et le retard dans l'adoption et l'application de nouvelles marges bénéficiaires n'a fait qu'aggraver la situation», a indiqué hier, Abdelhak Zefizef, vice-président national du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO). Le SNAPO alerte dans un courrier adressé aux pouvoirs publics, sur cette situation spécifique relative à la gestion des officines et demande notamment la révision des marges bénéficiaires.«La situation de l'économie officinale est alarmante en raison du peu d'intérêt accordé aux revendications des pharmaciens. Elle risque d'entraîner des fermetures brutales et remet en cause le maillage territorial des officines et menace leurs emplois», a précisé M. Zefizef, soulignant que le problème n'est pas nouveau et irrite toutes les officines pharmaceutiques en raison des marges bénéficiaires très faibles, la lourde fiscalité et aussi les barèmes importants des cotisations de la CASNOS. « Seule l'application stricte du décret n° 22-121 article 14 relatif à la Sécurité sociale des personnes non-salariées exerçant une activité pour leur propre compte pourrait régler cette situation embarrassante», a-t-il rappelé, en affirmant que «l'assiette servant de base au calcul des cotisations est égale au revenu d'exploitation de l'exercice antérieur, constitué par le chiffre d'affaires diminué des charges directement liées à l'exercice de l'activité.
Et également les lourdes tâches liées à la convention du tiers payant, qui constituent un travail administratif énorme au niveau de l'officine et qui nécessitent la mobilisation de moyens humains matériels et techniques conséquentes, ce qui représente de grandes charges pour l'officine et pèse lourdement sur son budget et son fonctionnement, sans citer la situation de la rupture d'approvisionnement des médicaments et leurs prix très onéreux, dans un contexte économique mondial compliqué». Le pharmacien d'officine continue à payer, selon lui, les frais de cette politique de réformes. « Il faut bien analyser la situation des pharmacies d'officine notamment au regard de leur importance pour la société en tant qu'acteurs de premier recours, dans la coordination des soins mais également en termes d'aménagements du territoire. Les évolutions de ces dernières années, que ce soit la maîtrise des prix des médicaments ou les nouvelles pratiques et attentes des patients, nécessitent de voir évoluer la profession de pharmacien.
Ces évolutions doivent s'inscrire dans des principes clairs, à savoir la préservation du réseau officinal permettant un égal accès de tous les citoyens aux médicaments pour assurer une présence sur l'ensemble du territoire, la reconnaissance du rôle des pharmaciens d'officine dans l'organisation de notre système de santé pour leur permettre d'exercer pleinement leur rôle de professionnels de santé de proximité et la lutte contre la surconsommation de médicaments mais aussi contre leur gaspillage car les médicaments ne doivent, en aucun cas, être considérés comme des produits de consommation courante et toute banalisation nuirait aux impératifs de la santé publique», a-t-il demandé. Pour M. Abdelhak Zefizef, « la pharmacie est bien souvent le seul poste avancé du système de santé et créateur d'emplois qualifiés dans les zones rurales et les quartiers difficiles. Nous sommes vraiment au bout du rouleau, et il ne faut surtout pas regarder les belles vitrines des pharmacies situées sur les grandes avenues, il faut plutôt voir la situation des 80% d'officines qui souffrent en silence, et qui sont dans une situation vraiment précaire les poussant à déclarer faillite à n'importe quel moment».


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