Algérie

Marge bénéficiaire Les pharmaciens veulent plus



Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) organise, depuis hier et durant deux jours, les 3èmes journées pharmaceutiques internationales à l'hôtel El-Aurassi, en l'absence du ministre qui a dépêché un représentant. Le représentant du ministère de la Santé, M. Smati, a déclaré hier, lors de son allocution devant les représentants d'officines, qu'il ne sert à rien de parler de coordination internationale, alors que la coordination n'existe pas encore au niveau national. «L'officine n'est pas une épicerie», a-t-il déclaré, en soulignant, en réponse au président du SNAPO qui avait soulevé le problème, qu'un projet de décret sur, entre autres, la «marge bénéficiaire» des pharmaciens d'officine et de tous les acteurs de la chaîne du médicament est actuellement sur le bureau du chef du gouvernement. Le président du SNAPO, M. Abed Faïçal, ne l'entend pourtant pas de cette oreille en indiquant, en marge du séminaire, que le syndicat n'a pas été associé dans la confection du décret déposé au niveau de la chefferie du gouvernement depuis 2006. «Le pharmacien est l'un des cadres les plus pauvres de la société», a-t-il déclaré, en soulignant que la marge actuelle revient à 16% à la vente alors qu'elle est fixée à 20% par le ministère de tutelle. Le président du SNAPO demande tout simplement de doubler la marge pour atteindre 40% et alléger, dit-il, le fardeau des dettes que porte le pharmacien sur son dos. Qui va alors prendre en charge ce surplus ? Pour M. Abed, ceux qui pensent que ce sont les malades qui vont mettre la main à la poche, se trompent. La hausse de la marge bénéficiaire des pharmaciens d'officine ne signifie pas forcément, tente-t-il d'expliquer, que les prix des médicaments vont augmenter. D'après lui, c'est plutôt aux grossistes et aux importateurs de réduire leurs marges pour permettre aux officines de renter dans leurs frais. Est-ce que cela est prévu dans le décret qui devrait être signé à la fin de ce mois de décembre ? Le responsable du SNAPO dira qu'il ne détient aucun élément d'information sur ce qu'il y a à l'intérieur du décret. Interrogé par les journalistes sur le fait que nombre de pharmacies ne respectent pas les permanences de nuit, les responsables du SNAPO présents au point de presse improvisé en marge de la rencontre, étaient unanimes pour déclarer que les pharmaciens ne sont pas obligés de faire des gardes le soir. En fait, les pharmaciens d'officine demandent au ministère de tutelle un traitement de faveur pour exercer leur métier, mais ne semblent pas cependant être prêts pour faire des concessions aux personnes qui tombent malades la nuit, d'autant plus que les pharmacies hospitalières n'existent réellement que sur les fiches. « La pharmacie n'est pas une annexe des urgences », nous a déclaré hier un pharmacien interrogé sur le sujet.


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