Algérie

Mardi d'angoisse en Egypte Duel sur le terrain des partisans et adversaires de Morsi


C'est un mardi d'angoisse que s'apprêtent à vivre les Egyptiens, puisque les deux camps (pro et anti-Morsi) se sont donné rendez-vous demain, presqu'au même moment, aux abords de la fameuse place Tahrir.
Les deux camps rivaux prévoient deux manifestations au même moment et presqu'au même lieu, place Tahrir, le c'ur battant du Caire'
Le bras de fer, depuis quelques jours, entre le président égyptien Mohamed Morsi et ses opposants, qui l'accusent de vouloir faire main base sur le pouvoir judicaire, risque de déborder. C'est un mardi d'angoisse que s'apprêtent à vivre les Egyptiens puisque les deux camps (pro et anti-Morsi) se sont donné rendez-vous demain sur presqu'au même moment aux abords de la fameuse place Tahrir.
Une journée à haut risque qui promet un duel à distance et peut-être même un affrontement entre les Frères musulmans et les libéraux et autres acteurs politiques et sociaux qui goûtent mal l'envie pharaonique du président Morsi de mettre l'Egypte sous sa botte.
Les Frères musulmans dont est issu le président, ont appelé en effet dans un communiqué à des manifestations à la sortie des mosquées après la prière de l'après-midi dans toutes les provinces. Ils ont aussi appelé à une manifestation «massive» demain sur la place Midane au Caire, près de la place Tahrir. Leur mot d'ordre ' «Appuyer les décisions du Président».
Les opposants au président Morsi qui se recrutent parmi les juges, les avocats, les journalistes et évidemment les militants des forces libérales et de gauches, prévoient elles aussi un grand rassemblement le même jour et quasiment à' un jet de pierre de leurs adversaires du jour.
Il s'agit là de la première crise majeure en Egypte depuis l'élection, en juin, de M. Morsi, devenu le premier président islamiste et civil du pays seize mois après la chute, en février 2011, du président Hosni Moubarak par une révolte populaire.
Les détracteurs de Morsi l'accusent de se comporter, comme son prédécesseur, en «pharaon» et de mettre en péril l'indépendance du pouvoir judiciaire et les acquis de la révolution, ses décisions étant désormais à l'abri de recours devant la justice. Le Club des juges, qui est à la pointe de la protestation a dénoncé une «attaque sans précédent contre les jugements du pouvoir judiciaire» et a appelé à une grève des tribunaux du pays.
Selon le juge Issam Al Tobgi, les «assemblées générales» des tribunaux dans chacune des 27 provinces, à l'exception de celles d'Alexandrie et Beheira (nord) qui ont déjà annoncé un arrêt de travail, ont entamé des réunions pour décider de suivre ou non l'appel à la grève.
Un pharaon contesté
Le Syndicat des journalistes égyptiens a mis également son grain de sel en appelant hier à une grève générale pour «dénoncer le manque de liberté de la presse» dans la Constitution en cours d'élaboration dont la commission est dominé par les islamistes.
Le président Morsi, qui doit affronter le feu qui prend en Egypte, est aussi sous le feu des critiques des grandes puissances, notamment ses «alliés» américains qui n'apprécient pas sa tentation de régner sans partage mais aussi ses positions vis-à-vis d'Israël.
C'est que le président Morsi a provoqué une vague de mécontentement inversement proportionnelle à l'élan de sympathie que son élection a suscité. La «déclaration constitutionnelle» qu'il a lancée, vendredi dernier, en vertu de laquelle il s'offre de larges pouvoirs, a eu l'effet d'une tempête politique en Egypte.
Alors que ses partisans s'emballent, sans trop convaincre, dans la perspective «d'accélérer les réformes démocratiques et en particulier la rédaction d'une nouvelle Constitution», ses adversaires dénoncent au contraire une «dérive dictatoriale» du président Morsi.Bien que les partisans de Morsi font valoir que les nouvelles prérogatives prendront fin dès que la nouvelle Constitution aura été adoptée, les opposants ne veulent rien savoir. Et c'est apparemment sur un terrain neutre (place Tahrir) que ce différend politique devrait être tranché, demain.
Une trentaine de tentes ont déjà été plantées sur cette place symbolique depuis vendredi. A côté, les forces de sécurité ont commencé à construire un «mur» pour empêcher les protestataires d'approcher les bâtiments officiels et éviter les affrontements. Un décor qui rappelle de bien mauvais souvenirs aux Egyptiens.
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