Marches nocturnes à Beyrouth et à Saïda

Le Liban continue de vivre au rythme des manifestations sociales, dont les dernières en date ont eu lieu dans la nuit de samedi à hier, principalement dans la capitale Beyrouth, toujours sous le choc des explosions du 4 août, ainsi qu'à Saïda, dans le sud du pays. Ce mouvement de protestation sociale aux contours politiques est dirigé contre la classe politique dirigeante, accusée d'incompétence et de corruption, alors que le pays ne cesse de sombrer dans le chaos, aggravé par la crise du coronavirus qui a contraint les autorités à reconfiner de nouveau des villes et quartiers à travers tout le territoire.A Beyrouth, les manifestants sont sortis pour dénoncer la chute de la monnaie locale face au dollar et avertir contre une possible suppression des subventions sur les produits de première nécessité. Si cela venait à être fait, la contestation menace de reprendre en force ses manifestations de masse, alors que le pays est sous pression internationale pour opérer de profondes réformes pour sortir du chaos économique. Des réformes qui ne sont pas pour apaiser les tensions sociales, où le taux de chômage a explosé ces dernières années, mais où les rivalités politiques ont entraîné le Liban dans une instabilité gouvernementale et institutionnelle chronique. "La livre libanaise, officiellement fixée à 1507,5 LL pour un dollar dans un Liban en crise, continuait aujourd'hui de perdre du terrain en se rapprochant d'un nouveau record inquiétant, à 9 000 LL pour un dollar, avant de retomber quelque peu dans l'après-midi à 8 500 LL", rapporte le quotidien local L'Orient Le Jour. Dans le sud du pays, deux marches ont eu lieu parallèlement.
La première a été organisée par les activistes de la société civile qui demandent le désarmement de milices, comme cela avait été exigé par le Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui a provoqué la riposte des partisans du parti chiite du Hezbollah, qui dispose à lui seul d'une milice de la taille de l'armée libanaise régulière, voire plus, en termes de capacités humaines et militaires. Les deux manifestations se sont dispersées sans heurts, rapporte la presse locale.
L. M.