marchés : Les Bourses européennes résistent malgré la tension sur la dette espagnole

Les Bourses européennes ont ouvert, hier, en légère hausse, résistant à la forte tension sur le marché de la dette marqué par une envolée des taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie. Paris a ainsi démarré sur une progression de 0,30%, Londres de 0,23%, Francfort de 0,37%. La Bourse de Madrid s'est montrée hésitante, ouvrant sur un léger gain de 0,14% avant de mordre dans le rouge, pour repartir ensuite à la hausse. Peu après l'ouverture, Madrid gagnait ainsi 0,82% et Milan 0,39%. Les places financières européennes se sont inscrites dans le sillage de Wall Street qui a fini en hausse la veille et des Bourses asiatiques, comme celle de Tokyo qui a terminé sur une avancée de 0,60%, hier.
Paris débute en hausse
La Bourse de Paris évoluait en hausse, hier, dans les premiers échanges (+0,82%), soutenue par la progression de Wall Street la veille, dans un marché qui reste préoccupé par la crise en zone euro. L'indice CAC 40 prenait 24,99 points à 3 071,90 points dans les premiers échanges. La veille, il avait gagné 0,14%. Les valeurs bancaires soutenaient la tendance parisienne. BNP Paribas prenait 0,41% à 28,20 euros, Crédit Agricole 1,49% à 2,99 euros et Société Générale 0,57% à 16,90 euros. Crédit Agricole n'était pas affecté par la décision de l'agence de notation Fitch Ratings d'abaisser la perspective de "stable" à "négative". Renault gagnait 0,71% à 32,56 euros. Le numéro deux du groupe, Carlos Tavares, espère un geste des pouvoirs publics pour soutenir les ventes de voitures en France et en Europe, alors que le début d'année est "particulièrement inquiétant". Legrand était en hausse (+0,95% à 25,43 euros) après l'annonce de la prise de contrôle en deux temps de la société Daneva, présentée comme le leader brésilien des produits de connexion. Zodiac était en forte hausse de 2,52% à 80,432 euros. Le groupe a signé un accord avec le brésilien Embraer pour créer une société commune et a par ailleurs indiqué qu'il maintenait son objectif de croissance annuelle après un troisième trimestre marqué par un bond de 27% de son chiffre d'affaires. Mercialys gagnait 1,23% à 14,36 euros alors que le bancassureur ING a relevé leur recommandation sur le titre de "conserver" à "acheter". Sequana perdait 1,65% à 2,97 euros après avoir lancé son augmentation de capital d'un montant de 150 millions d'euros, au prix de 1,50 euro par action. Enfin, Maurel et Prom s'envolait (+12,29% à 11,74 euros) sur des rumeurs de marques d'intérêt de groupes étrangers pour le pétrolier français.

Londres : le FTSE-100 en hausse
La Bourse de Londres évoluait en hausse hier, les valeurs minières progressant dans un regain d'optimisme sur l'économie et dans le sillage de Wall Street la veille. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 21,39 points, soit 0,39% par rapport à la clôture de la veille, à 5 495,13 points. Le marché est porté par "l'optimisme général sur le fait que les banques centrales à travers le monde, pas seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Chine, vont une nouvelle fois venir à la rescousse" de l'économie, a commenté Markus Huber, courtier chez ETX Capital. Il progresse aussi dans le sillage de Wall Street, qui a fini en hausse la veille. Les valeurs minières étaient bien orientées, comme ENRC (+2,82% à 200,8 pence), Anglo American (+1,07% à 2 118,5 pence), Vedanta Resources (+0,80% à 947 pence) et Rio Tinto (+0,80% à 2 903 pence). Sainsbury perdait en revanche 2,37% à 284,2 pence, la plus mauvaise performance de l'indice. Le distributeur a annoncé, hier, des ventes en hausse au premier trimestre, bénéficiant des célébrations pour le jubilé de diamant de la reine Elisabeth II, et a dit prévoir de continuer à faire mieux que le marché à l'avenir. Ces résultats "sont positifs mais moins bons que ce qu'attendait le marché", a noté Freddie George, analyste chez Seymour Pierce. Le groupe entraînait à la baisse son concurrent Morrison, qui abandonnait 0,64% à 278,4 pence, après avoir par ailleurs subi un abaissement de recommandation par HSBC.
La Bourse de Francfort s'essouffle déjà
Les hausses de Wall Street et des Bourses asiatiques n'ont guère soutenu longtemps la Bourse de Francfort, qui annulait, hier, ses gains de début de séance, toujours inquiète concernant la zone euro. Après un départ dans le vert, l'indice Dax était en légère baisse de 0,26% à 6 145,43 points et le MDax perdait 0,57% à 9987 points dans les premiers échanges. EON prenait 2,19% à 14,94 euros et RWE 1,67% à 29,24 euros. Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, les deux opérateurs nucléaires en Allemagne, avec le suédois Vattenfall, veulent réclamer 15 milliards d'euros de dommages et intérêts au total en contrepartie de la sortie du pays du nucléaire. "L'issue de ce litige est très incertaine", tempérait Michael Schäfer d'Equinet, se gardant de tout pronostic. La justice allemande pourrait se prononcer à la fin de l'année prochaine au plus tôt, selon la FAZ. Volkswagen reculait de 1,93% à 121,9 euros. D'après le Financial Times Deutschland citant des sources proches du dossier, son intégration de la part restante de Porsche va lui coûter 4,5 milliards d'euros, soit 600 millions d'euros de plus que prévu au départ. Siemens était en baisse de 1,15% à 65,05 euros. Le conglomérat industriel de Munich (sud) fait partie des candidats pressentis pour racheter Elster, fournisseur de compteurs d'énergie, dont veut se débarrasser son grand actionnaire CVC Capital Partners pour quelque 2 milliards de dollars.
La Bourse de Madrid dans le rouge peu après l'ouverture
La Bourse de Madrid a ouvert, hier, en hausse de 0,14% mais n'a pas résisté longtemps, passant dans le rouge au bout de quelques minutes avant de remonter, alors que les investisseurs continuent de douter de la solvabilité du pays malgré l'aide européenne pour ses banques. L'indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles perdait 0,36% à 6 499 points, les banques étant notamment pénalisées: Santander reculait de 0,46% à 4,794 euros, BBVA cédait 0,58% à 5,114 euros et CaixaBank baissait de 0,55% à 2,331 euros.
Suisse : ouverture au-dessus de l'équilibre
La Bourse suisse a ouvert en petite hausse hier, au lendemain d'une nette progression, grâce à une accélération en fin de séance. Les cycliques et les financières sont particulièrement bien disposées. Le Swiss Market Index (SMI) gagnait 0,13% à 5 927,19 points dans les premiers échanges, le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,08% à 883,83 points, le SPI prenait 0,17% à 5 516,56 points. En l'absence d'informations de grandes sociétés, les cycliques affichaient les plus gros gains. Holcim avançait de 0,7%. Kepler est monté à l'achat sur le titre. Lonza faisait encore mieux (+0,9%), Givaudan (+0,7%) aussi bien, Swatch Group (+0,6%) un peu moins. Les financières étaient plus timorées. Les deux grandes banques étaient contrastées, Credit Suisse gagnant 0,2%, UBS cédant 0,2%. La veille, CS a pâti d'un abaissement d'objectif de cours par UBS et d'une recommandation à la vente par Société Générale. Ce matin, Barclays a revu à la baisse son objectif de cours pour CS et UBS. Les poids lourds Roche (+0,4%), Nestlé (+0,1%) et Novartis (+0,2%), grands gagnants de la séance d'hier sur fond d'incertitudes en Europe, étaient à nouveau dans le vert. Logitech et Transocean occupaient en revanche les derniers rangs, avec une baisse de 1,3% chacune. Synthes (+0,6% à 159,30 francs) vit son dernier jour de cotation, après son rachat par le géant américain Johnson & Johnson. Geberit (+0,2%) le remplacera dès demain au SMI. Sonova gagnait 0,4%. La veille après la clôture, le groupe a annoncé le départ d'Alexander Zschokke, vice-président de Channel Solutions, qui va chez Franke comme CEO. L'information est jugée légèrement négative pour le titre par la BC Zurich. Au SPI, Newron gagnait 3,9%, après l'annonce du rachat du suédois NeuroNova AB. Flughafen Zürich (+1,0%) a vu son nombre de passagers augmenter de 1,2% en mai.
Tokyo: le Nikkei gagne 0,60%
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, sur un petit rebond de 0,60%, profitant de la progression de Wall Street la veille, mais les achats ont été bridés par un relatif attentisme avant la réunion du comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ). A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a repris 51,12 points pour s'afficher à 8587,84 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grappillé de son côté de 0,29%, soit 2,07 points, pour finir à 726,44 points. Le volume des transactions a été encore très faible, avec seulement 1,43 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Durant la séance peu active d'hier, les valeurs ont du coup évolué en ordre dispersé. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a gagné 0,49% à 3050 yens, celle de Honda de 0,47% à 2.546 yens, tandis que celle de Nissan a fléchi de 1,19% à 750 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony, qui n'a cessé de s'effondrer ces derniers temps, a encore perdu 0,39% hier, pour terminer à 1.021 yens, avoisinant son plus bas cours depuis 1980. Le titre de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a pour sa part décliné de 0,72% à 553 yens et celui de Sharp de 1,69% à 406 yens. Tendance ambivalente aussi hier, du côté des valeurs bancaires, comme d'habitude parmi les plus manipulées de la journée, Mizuho Financial Group restant à 119 yens, Mitsubishi UFJ Financial augmentant de 0,29% à 348 yens et Nomura Holdings baissant de 0,38% à 264 yens. Les actions des maisons de commerce ont pour leur part été délaissées. A noter en revanche les solides performances des titres de groupes sidérurgiques, tirés par des données sur les commandes d'acier pour le secteur du bâtiment prouvant le décollage des demandes liées à la reconstruction du nord-est de l'archipel dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. L'action Nippon Steel, la deuxième plus échangée de la journée, a gagné 3,59% à 173 yens et JFE 0,63% à 1277 yens.