Marchés : Les Bourses déprimées, craignent pour la croissance mondiale et l'Europe

Les principales Bourses européennes ont démarré la semaine dans le rouge hier, déprimées par une intensification des craintes sur la croissance mondiale et par la persistance de la crise des dettes en zone euro. Paris a ainsi ouvert en repli de 0,76% tandis que Francfort cédait 1,20%, passant sous les 6 000 points pour la première fois depuis janvier. De son côté Madrid perdait 1,23% à l'ouverture, retournant à ses niveaux de 2003. Enfin Milan abandonnait 0,57%. Le marché londonien était fermé, hier, pour deux jours pour cause de jubilé de diamant de la reine. Plusieurs indicateurs récents ont confirmé aux yeux des marchés l'essoufflement des moteurs de la croissance mondiale, Etats-Unis et Chine, mais aussi Brésil et Inde, tandis que la zone euro peine toujours, faute de consensus politique sur les moyens d'agir, à enrayer la crise de la dette. Et les difficultés des banques en Espagne et la confusion politique en Grèce inquiètent toujours au plus haut point les investisseurs. Hier matin les marchés asiatiques ont accusé le coup à leur tour et débuté la semaine en forte baisse. En particulier, la Bourse de Tokyo a perdu 1,71%.
Paris: le CAC débute en baisse dans le sillage de l'Asie
La Bourse de Paris évoluait en baisse, hier, dans les premiers échanges (-0,59%), dans le sillage de l'Asie, toujours affaiblie par les craintes sur la croissance mondiale et la crise persistante en zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 17,29 points à 2933,18 points et poursuivait son repli. Le marché parisien était tiré vers le bas par des valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, à l'image de Renault (-2,45% à 33,04 euros), Michelin (-2,18% à 45,49 euros), Technip (-2,25% à 69,44 euros) et STMicroelectronics (-1,70% à 3,83 euros). Parmi les valeurs, les banques continuaient à résister, après avoir beaucoup reculé ces derniers temps. BNP Paribas prenait 0,85% à 26,13 euros, Crédit Agricole 0,45% à 2,90 euros et Société Générale 0,53% à 16,05 euros. Essilor lâchait 0,19% à 68,21 euros. Le groupe va faire son entrée le 18 juin dans l'indice vedette de la zone euro l'Eurostoxx 50. Lafuma accusait le coup (-1,59% à 17,99 euros) malgré l'annonce d'une hausse de 35% de son résultat net pour le premier semestre 2011/12 (clos fin mars).
Vinci perdait 0,41% à 31,49 euros. Le projet décrié de Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg va être abandonné faute de financement par le groupe français, concessionnaire pressenti, a annoncé la mairie de Strasbourg opposée au projet.
Enfin, ABC Arbitrage perdait 0,30% à 6,63 euros. La société a déjà quasiment atteint son objectif de collecte pour 2012.
Francfort: le DAX baisse de 1,2% et s'établit sous 6 000 points
La Bourse de Francfort a ouvert, hier, en forte baisse, repassant sous la barre symbolique des 6 000 points pour la première fois depuis début janvier.
Le Dax a ouvert en repli de 1,2% à 5 976,46 points, contre 6 050,29 points vendredi à la clôture. L'indice vedette creusait ses pertes dans les premiers échanges, à 1,69% dans les premiers echanges. Le MDax des valeurs moyennes allemandes perdait 1,91% à 9 681 points à la même heure. "Des indices de conjoncture étonnamment faibles aux Etats-Unis, en Chine et en Europe ont exacerbé les inquiétudes sur un ralentissement de l'économie mondiale" en fin de semaine dernière et les ordres de vente devaient se poursuivre, hier, sur les places boursières européennes, selon une note de la banque régionale allemande LBBW. Devant la crainte d'un embrasement incontrôlable de la crise de la zone euro notamment, l'indice Dax a perdu la semaine dernière plus de 4,5%, et 10% sur l'ensemble du mois de mai. Hier les valeurs cycliques étaient une nouvelle fois les plus attaquées: Volkswagen lâchait 3,19% à 119,8 euros, Adidas 3,16% à 55,39 euros, BMW 2,79% à 57,08 euros, Daimler 2,41% à 34,66 euros, BASF 2,03% à 52,96 euros. Toutes les valeurs du Dax étaient dans le rouge. Deutsche Bank s'en sortait le mieux, en repli plus léger de 0,52% à 27,01 euros.
Madrid ouvre sous les 6 000 points pour la 1ère fois en neuf ans
La Bourse de Madrid a ouvert, hier, dans le rouge, cédant plus de 1% peu après l'ouverture et passant sous la barre symbolique des 6 000 points pour la première fois depuis 2003, alors que le pays vit un moment d'extrême tension sur les marchés. L'indice Ibex-35 perdait 1,23% à 5.990,7 points peu après l'ouverture, avec toutes les valeurs espagnoles dans le rouge, notamment les deux premières banques espagnoles: Santander reculait de 1,13% à 4,271 euros et BBVA baissait de 1,87% à 4,568 euros. Les autres banques du pays étaient aussi pénalisées, notamment CaixaBank (-2,10% à 2,006 euros), Banco Popular (-1,47% à 1,607 euro) ou encore Banco Sabadell (-0,16% à 1,279 euro). Le secteur bancaire espagnol est au c'ur des inquiétudes des marchés actuellement, car il est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Des inquiétudes qui se sont encore ravivées ces dernières semaines avec l'annonce du plan de sauvetage public le plus cher de l'histoire espagnole, celui de Bankia, qui coûtera en tout 23,5 milliards d'euros. Le titre Bankia chutait d'ailleurs, hier, à l'ouverture, de 1,96% à 1 euro. La Bourse madrilène est une de celles qui a le plus souffert, en zone euro, dans le début de l'année, perdant près de 30% de sa valeur.
Suisse : ouverture en baisse, situation toujours tendue
La Bourse suisse a ouvert en baisse hier, comme le laissaient entendre les indications préalables. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) perdait 0,58% à 5 743,79 points. Les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) reculaient de 0,74% à 856,49 points, pour un SPI en baisse de 0,63% à 5 352,59 points. Les pertes étaient clairement plus importantes à Francfort, et au même niveau à Paris. Londres est fermé pour cause de jour férié. Les cycliques souffraient le plus. Les financières se portaient bien mieux, concurrençant même les défensives. Les plus importantes pertes étaient enregistrées, sur le SMI/SLI, par Logitech (-3,4%), suivi par Swatch (-2,0%). Richemont (-1,4%) se portait un peu mieux. Clariant (-1,6%) et Adecco (-1,5%) perdaient aussi pas mal de terrain. Le CEO de Sonova (-1,3%), Lukas Braunschweiler, a défendu ses prévisions jugées conservatrices, dans un article de la presse dominicale. Avec une croissance de 7 à 9% du chiffre d'affaires et une progression de 15 à 20% du bénéfice d'exploitation, il faut aller loin actuellement pour trouver de tels chiffres, a-t-il souligné. Les bancaires se portaient mieux que la semaine passée. Credit Suisse (-0,2%) a perdu sa place dans l'indice Stoxx Europe 50, au profit de l'entreprise britannique de biens de consommation Reckit Benckiser. UBS (-0,2%) se tenait aussi bien. Les deux grandes banques réalisaient ainsi les meilleures performances du SMI/SLI. Julius Bär (-0,6%) était dans la moyenne. Les assureurs étaient aussi plus résistants, avec Swiss Life (-0,2%) et Swiss Re (-0,7%) qui évoluaient soit mieux, soit pratiquement au niveau de l'indice. Parmi les valeurs défensives, Roche (BJ -0,4%) a montré l'efficacité d'un traitement expérimental, T-DM1, contre des cancers avancés ou métastasés du sein. Les résultats, attendus, ont été dévoilés dimanche à Chicago lors d'une grande conférence médicale. Vontobel a rehaussé ses estimations de chiffre d'affaires pour ce produit candidat de 500 millions de francs. Novartis (-0,5%) et Nestlé (je -0,4%) évoluaient aussi un peu mieux que l'indice. Sur le marché élargi, Progressnow (-8,0%), Groupe Minoteries (-7,6%) ou Ascom (-7,4%) baissaient le plus. Ci Com (+20,0%), Mondobiotech (+11,8%) ou Precious Woods (+5,5%) avançaient clairement. Implenia (-1,0%) a annoncé un contrat complémentaire de 19 millions de francs pour l'Hôpital universitaire de Genève.

Tokyo: le Nikkei perd 1,71% en clôture
La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en nette baisse de 1,71%, plombée par l'inquiétude pour l'endettement européen et par des statistiques décevantes aux Etats-Unis et en Chine. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 144,62 points à 8 295,63 points, son plus bas niveau depuis plus de six mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de son côté de 1,89%, abandonnant 13,42 points à 695,51 points. L'indice Topix n'avait pas terminé sous les 700 points depuis près de 30 ans. L'activité a été faible, avec 1,72 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les opérateurs sont toujours angoissés par les problèmes d'endettement européen, particulièrement ceux de la Grèce politiquement instable et de l'Espagne au secteur bancaire vacillant. Parmi les principales victimes de ce phénomène figure le géant de l'électronique Sony, qui a déploré une perte nette historique de quelque 4,5 milliards d'euros durant l'exercice annuel achevé en mars et semble avoir perdu la confiance des investisseurs. Son action a clôturé sous la barre symbolique des 1 000 yens pour la première fois depuis 1980. Elle a terminé la séance à 996 yens, en repli de 1,67%. Les autres grands fabricants d'électronique ont aussi peiné à cause de la cherté de la devise japonaise: Panasonic a diminué de 2,17% à 497 yens, terminant au plus bas depuis plus de trois décennies, Sharp a perdu 2,30% à 382 yens et Canon 5,15% à 2.893 yens. Le secteur de la construction d'automobiles, également directement concerné par les cours des devises, a freiné brutalement: Toyota a perdu 3,52% à 2.904 yens, Nissan 3,54% à 709 yens et Honda 3,70% à 2.368 yens. Sensibles à la conjoncture mondiale, les groupes de sidérurgie ont aussi fondu: Nippon Steel de 4,73% à 161 yens et JFE Holdings de 4,15% à 1.175 yens. Les secteurs de l'immobilier et du transport maritime ont aussi particulièrement souffert. Rare gagnant du jour, le premier fabricant japonais de semi-conducteurs, Renesas Electronics, a bondi de 13,33% à 255 yens. Le titre fait l'objet d'intenses spéculations depuis plusieurs jours, la presse prêtant au groupe, en difficulté, l'intention d'annoncer prochainement une restructuration d'ampleur.