Algérie

Marchés communaux : Quand la sécurité fait défaut



Marchés communaux : Quand la sécurité fait défaut
Photo : Fouad S. L'absence de mesures de sécurité dans les marchés et centres commerciaux existants à l'échelle nationale est à l'origine de beaucoup de dégâts matériels et parfois humains. En dépit des vols et des mauvaises conditions d'hygiène, un nouveau phénomène est devenu très courant au niveau de nos structures commerciales, à  savoir les incendies. Depuis quelque temps, plusieurs établissements de ce genre ont été touchés par le feu, voire ravagés dans certaines communes. Dans la plupart des cas, on parle d'incendie volontaire causé par un commerçant ou le gardien pour des raisons personnels (règlement de comptes ou remboursement de l'assurance). Parfois, ces incendies sont tout simplement causés par une mauvaise installation de câbles électriques qui provoquent des courts-circuits engendrant des dommages parfois colossaux. Une virée au niveau des différents marchés de fruits et légumes, de prêt-à-porter et autres, traduit amplement l'absence de matériels de secours, de premiers soins encore moins les extincteurs pour éteindre le feu.Dans ce contexte, une question se pose : qu'en est-il des mesures de prévention et de sécurité dans les marchés à  Alger '  Selon le commandant Marriche, chef de service de la prévention au niveau de la direction de la protection civile d'Alger, les incendies qui se déclarent dans les structures commerciales constituent un sérieux problème. Pour le même responsable, le problème ne se pose pas au niveau de la protection civile. Il explique : «Une fois les marchés aménagés au niveau des communes, c'est à  l'APC de  solliciter les services de la protection civile pour l'installation d'extincteurs permettant de parer aux dégâts que peut causer un incendie. Une fois la demande présentée à  la direction, les services de la protection civile dépêchent une équipe spécialisée sur le lieu commercial pour effectuer une visite technique des locaux. C'est à  ce moment là que les services concernés donnent leur avis sur la conformité des lieux et la nécessité d'installer des extincteurs». A ce moment là, ajoute M. Marriche,  un procès-verbal de contrôle sera remis à  l'APC. «La demande d'équipements des marchés en extincteurs revient en premier lieu à  la structure chargée administrativement des lieux», a précisé le même responsable. «Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas», a-t-il ajouté. Selon M. Marriche, cette procédure est obligatoire dans la mesure où elle entre dans le cadre des mesures de sécurité et de prévention relatives à  la défense d'un bien aussi bien public que personnel. Il rappelle à  cet effet, que depuis la promulgation de la loi relative à  la régularisation des flux dans les marchés à  vocation commerciale, quelques APC seulement et un nombre considérable de particuliers (commerçants en gros, détaillants, propriétaires de magasins…), ont pris conscience de la réalité des choses et ont présenté leur demande au niveau de la protection civile pour équiper et protéger leurs structures commerciales. D'ailleurs, dira-t-il, un certificat de conformité leur sera délivré. PHÉNOMÈNE MINIME ET GRANDS DÉGÂTSPlusieurs incendies ayant ravagé des structures commerciales au niveau des différents marchés de la capitale, ont été recensés par les services de la protection civile durant la période s'étalant de 2002 à  2011. Certes, le phénomène est minime à  l'échelle nationale, mais il n'en demeure pas moins que les dégâts engendrés sont importants sur les plans humain et matériel. Selon le commandant Marriche, les unités de lutte contre le feu sont intervenues dans le marché de Télemly et celui de Sidi Youcef à  Béni Messous en 2001 où plusieurs dégâts matériels ont été constatés. Même cas de figure récemment au marché «14» de «Zoudj Ayoune» où 43 tables commerciales en plus d'une marchandise estimée à  plus de 4 milliards de centimes ont été carbonisés le 18 juin dernier. D'autres marchés ont été ravagés par le feu, tels que le marché Nelson de Bab El-Oued, celui de Réghaia et de Meissonnier en 2006. Selon le même responsable, l'incendie qui s'est déclaré dans le marché de Bachdjerrah en 2002 était le plus grave. Selon M. Marriche, c'était une réelle catastrophe ayant dévasté tous les étals causant de ce fait le décès de deux personnes. Raison pour laquelle, dira le même responsable, il est préférable que les structures commerciales soient soumises à  une réglementation avant de lancer toute activité. «La présence d'équipements de sécurité, la disponibilité des moyens de secours et de prévention sont nécessaires pour éviter d'éventuels dégâts», a-t-il prévenu. Il recommande à  ce titre, à  ce que les étals des commerçants soient espacés. Mais faute d'espace et eu égard à  la forte demande, cela pousse à  l'entassement. «Chose qui n'est pas confortable et pas très commode à  l'intérieur de ce genre de structures», a constaté M. Marriche. Dans le cadre des mesures préventives, une responsable au niveau de l'APC de la Casbah, a précisé que toutes les conditions de sécurité sont réunies au niveau des marchés de cette localité. «C'est une mesure obligatoire  des APC pour équiper les commerçants au cas ou un incendie se déclare», dira-t-elle. Sur la question relative à  l'incendie qui s'est déclaré au marché «14», elle explique que «l'incident a eu lieu à  un moment où les commerçants n'étaient pas dans leur boutique pour intervenir». Pour un responsable auprès du bureau du wali délégué de Bab El-Oued, les mesures de prévention au niveau des marchés communaux sont minimes. «Parfois, les extincteurs disparaissent juste après leur installation», dira-t-il. Et d'ajouter : «Certains vendeurs les emportent chez eux ou les mettent à  l'intérieur de leurs véhicules», affirme-t-il. Pour le même responsable, désormais tous les marchés doivent àªtre équipés. «Un contrôle se fera très prochainement au niveau des marchés. Si le matériel de prévention est manquant ou défaillant, cela va entraîner des sanctions», a-t-il prévenu.


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