Marchés

Les Bourses européennes ont globalement embrayé la semaine au point mort, faute de trouver un élan dans le chiffre publié sur l'inflation en zone euro, stable en juin, et alors que les marchés américains se montraient prudents."Les rendez-vous de la semaine sont surtout concentrés sur jeudi, entre la réunion de la Banque centrale européenne et le rapport mensuel sur l'emploi américain, et du coup la cote a du mal à trouver un catalyseur susceptible de donner la tendance", a observé Renaud Murail, un gérant de Barclays Bourse. "Il y avait un petit élément attendu ce matin avec l'inflation en zone euro, mais comme il n'y a eu ni dégradation, ni rebond", le marché n'a pas réagi, a-t-il poursuivi. L'Eurostoxx est resté à l'équilibre (+0,01%). A Francfort, l'indice Dax est parvenu à grappiller 0,18% à 9 833,07 points. Mais l'inquiétude autour du sort de la banque BNP Paribas a pesé sur les valeurs bancaires: Deutsche Bank a terminé en recul de 1,17% à 25,69 euros et Commerzbank de 1,46% à 11,48 euros. La compagnie aérienne Lufthansa a également perdu 0,88% à 15,68 euros. Le groupe industriel ThyssenKrupp a glissé de 0,19% à 21,29 euros, après l'annonce de la cession de ses chantiers navals de sous-marins suédois à Saab pour 37 millions d'euros. Merck KGaA a fini bon dernier, perdant 50,61% à 63,39 euros, après la division comme prévu du nominal de son action afin d'en diviser par deux la valeur. Egalement rescapé de cette journée morose, l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a grimpé de 0,56% à 413,15 points, dopé par la hausse importante du géant de l'électronique Philips (+4,13% à 23,18 euros). A la baisse en revanche, le bancassureur ING a cédé 0,53% à 10,26 euros. La Bourse de Paris a elle terminé dans le rouge (-0,32% à 4 422,84 points) pour la quatrième séance d'affilée, prudente à l'aube de cette semaine chargée en actualités économiques. BNP Paribas a fini en légère hausse de 0,27% à 49,55 euros alors que la banque devrait annoncer après la clôture des marchés américains le paiement de 9 milliards de dollars de pénalités afin d'échapper à des poursuites pénales.Victimes des interrogations des investisseurs sur de possibles mésaventures similaires outre-Atlantique, la Société Générale a lâché 1,87% à 38,26 euros et Crédit Agricole 2,83% à 10,3 euros. Dans le tourisme, le titre Club Méditerranée a été suspendu avant que le financier italien Andrea Bonomi dévoile sa contre-OPA en proposant 21 euros par action. Avant cette suspension, le titre cotait 19,51 euros en progression de 2,74%. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,20% à 6 743,94 points, plombée par le secteur aérien alors qu'EasyJet a plongé de 6,44% à 1 365 pence à la suite d'une note négative. Son concurrent International Consolidated Airlines Group (IAG), maison mère de British Airways et Iberia, a dans son sillage perdu 3,47% à 370,5 pence. Sports Direct a reculé de 2,35% à 706,5 pence, fragilisé par un projet contesté de bonus pour le fondateur du groupe. Du côté des gagnants, Diageo a pris 1% à 1 866 pence à la suite de spéculations sur une possible fusion avec SABMiller. La Bourse de Milan a baissé de 0,17% à 21 283 points. Le groupe Prysmian a vu son titre progresser de 2,48% à 16,5 euros. Enel pour sa part a pris 1,62% à 4,254 euros suite à une recommandation d'achat. Fiat, dont le patron Sergio Marchionne a confirmé l'horizon d'octobre pour la cotation du groupe une fois fusionné avec Chrysler, a en revanche reculé de 2,04% à 7,21 euros. La banque BMPS, qui a réussi à boucler sa méga-augmentation de capital de 5 mds EUR, a pour sa part connu une session nerveuse, terminant en chute de 3,74% à 1,415 euro. L'indice SMI de la Bourse suisse s'est légèrement effrité, de 0,09% à 8 554,52 points. Les bancaires n'étaient pas en forme à Zurich, UBS lâchant 0,73% à 16,27 francs et Crédit Suisse 0,24% à 25,36 francs. Seule exception notable: Transocean, l'opérateur de plateformes pétrolières, a progressé de 1,45% à 39,86 francs. A Lisbonne, l'indice PSI 20 a fini en recul de 0,75% à 6 802,20 points, plombée par la banque BES, qui s'est effondrée de 16,50% à 0,60 euro.Sa holding Espirito Santo Financial Group a également fini en chute libre, perdant 19,08% à 1,40 euro à la clôture. La Banco Espirito Santo traverse une période d'incertitude depuis l'annonce le 20 juin du départ de son P-DG Ricardo Salgado sur fond d'irrégularités comptables. La baisse de la place portugaise a toutefois été freinée par la banque BCP, qui s'est appréciée de 4,95% à 0,19 euro. La Bourse de Bruxelles a mollement fléchi de 0,09% à 3 127,21 points. Le bancassureur KBC a fait la mauvaise affaire de la journée, terminant sur une baisse de 2,93% à 39,75 euros. Les autres baisses sont restées plus limitées, à l'image de celle de l'opérateur téléphonique Belgacom (-0,94% à 24,24 euros).Côté gains, là encore une valeur s'est détachée du lot, celle du chimiste Solvay, qui a pris 3,63% à 125,70 euros, loin devant la deuxième meilleure performance de la journée, celle de l'assureur Delta Lloyd (+0,95% à 18,54 euros). La Bourse de Madrid a de son côté pris 0,20% à 10 989 points. Mais là aussi, les deux grandes banques du pays, Santander et BBVA, ont fini en baisse, la première cédant 0,27% à 7,693 euros et la seconde 0,79% à 9,38 euros. En revanche, CaixaBank, plus petite en capitalisation mais numéro un en Espagne par le volume d'actifs, a progressé de 0,33% à 4,55 euros. Le groupe de BTP et de services FCC a enregistré la plus forte baisse (-2,41% à 17,175 euros), après des informations de presse selon lesquelles le milliardaire George Soros, qui a déjà une part de 3,1% dans le groupe, songerait à investir 1,5 milliard d'euros supplémentaires via une augmentation de capital, mais en demandant une décote très forte, de 40% sur la valeur de l'action.