Marcher pour des raisons opposées !

Oublier la violence islamiste et réunir toutes les entités en mouvement pour faire cause commune et s'imposer comme force incontournable face à un système sourd aux revendications citoyennes ! Se fabriquer, en quelque sorte, un ennemi commun ! Pas mal la trouvaille, mais pas très futés, les promoteurs, conscients ou pas, de la démarche salafiste ! S'y opposer, sans doute, mais certainement aux côtés de monstres que d'aucuns aimeraient pouvoir exhumer, sans réveiller les souvenirs sanglants ni trop perturber un Hirak dont on n'a pas la certitude qu'il approuvera l'approche. Cela fait un an que les docteurs ès fetwas tentent, en s'engouffrant au c?ur du mouvement populaire, de récupérer la contestation.Epouser ses slogans tout en lui suggérant, pour leaders, des activistes au profil d'enfants de ch?ur. Un islamisme new- look qui aurait fait sa mue en optant pour un mode de vie réconcilié avec la démocratie et les démocrates ! On ne parle jamais assez de ces interventions toxiques qui suggèrent que nous nous écartons du droit chemin et gênons la construction d'un Etat dispensé de Constitution et auquel l'on devrait se soumettre pour guérir nos âmes déviantes de leurs errances. Il y en a, hélas, qui souscrivent aux propositions malfaisantes, comme ces éminences grises planquées, ailleurs, sous des cieux autrement plus confortables et bien plus cléments. Ceux qui s'autorisent à penser pour les autochtones et leurs recommandent de prendre pour argent comptant leurs analyses érudites. Un ex-FIS et des excroissances, nocives à tous points de vue, intriguent pour remettre en selle leurs mentors.
En Hirakistes, portés par un entourage bruyant, ils tentent de manipuler la trajectoire d'une rue dévouée à des causes qui ne sont pas celles pour lesquelles elle a engagé ses énergies et vers des intérêts qui ne sont pas ceux qui nourrissent sa détermination. Heureusement que, face aux offensives sans scrupules, il y a cette opinion majoritaire qui sait pourquoi elle ne partage pas l'avis de ceux qui, les nerfs à fleur de peau, prêchent pour un retour légitimé par une rue en colère, mais qui ne rêve pas d'un retour aux années de braise.
M. B.