Algérie

Marche «républicaine» en hommage au militant Fekhar à Bouira


La tristesse se lisait sur les visages des avocats et enseignants, rassemblés hier devant la cour de justice de Bouira, après la triste nouvelle annonçant le décès du militant politique et défenseur des droits humains, le Dr Kamel Eddine Fekhar, à l'hôpital de Blida. L'information est tombée tel un couperet, car personne ne s'y attendait, bien que son avocat et des membres de sa famille ont alerté l'opinion publique sur sa santé après une grève de la faim de 53 jours.Certains manifestants, dont des journalistes, ont fondu en larmes. «Ya Kamel, Ya Fekhar ça nouwasil el Kifah, on va continuer le combat», scandaient des avocats, enseignants adhérents du syndicat Cnapeste, du Cnes, des étudiants du campus universitaire Akli Mohand Oulhadj et des fonctionnaires des administrations publiques et privées, ayant pris part à une marche appelée «la manif' républicaine», qui s'est ébranlée du siège de la cour à celui de la wilaya, a-t-on constaté. «Je n'arrive pas à y croire. C'est un assassinat», dit en larmes Benyoucef, qui nous montrait sur son téléphone portable la photo des trois enfants du militant, largement diffusée sur les réseaux sociaux, appelant à la libération de leur père. Les marcheurs ont déployé des banderoles sur lesquelles sont portés des messages réclamant une transition démocratique sans «les symboles du régime». En plus de cette revendication légitime, la foule a scandé des slogans hostiles au général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, de facto, l'homme fort du pays. «Gaïd Salah dégage», «Gaïd chiat des Imarates». «L'Algérie n'est pas l'Egypte. Libérez l'Algérie», «L'Algérie est une République, ce n'est pas une monarchie !» ont-ils crié à gorge déployée. La foule a battu le pavé, à travers les ruelles de la ville. Des citoyens ont décidé de rejoindre la procession en scandant d'autres slogans : «Pouvoir assassin. Pouvoir assassin». La marche s'est déroulée dans un climat pacifique, avec en tête le carré des robes noires et des militants du RCD.
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