L'écart entre le taux de change officiel du dinar face à l'euro et celui observé sur le marché noir s'est creusé d'une manière telle que la différence se chiffre aujourd'hui à 40% voire 45%.
Si on ne devait prendre que les 12 derniers mois, on remarquerait que les cours ont été assez fluctuants sur les deux marchés, à mesure que la monnaie unique se débattait avec la crise de la zone euro. Sur le marché officiel par exemple, l'euro ne coûtait que 98,3 DA en janvier 2011, alors qu'il a atteint pendant le mois d'août dernier 103,9 DA.
Sur le marché parallèle, en revanche il avait déjà entamé l'année à 130 DA pour un euro et atteint son pic il y a quelques jours à 146 DA.Pour expliquer cet écart, les experts mettent en avant un certain nombre de facteurs devenus chroniques.
Interrogé sur la question par El Watan Economie, l'économiste Abderrahmane Mebtoul évoque 4 raisons à ce phénomène, à savoir l'importance de la sphère informelle qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation ; l'existence encore et toujours des importations informelles qu'on appelle communément «le cabas» ; la distorsion entre l'offre et la demande en raison du rétrécissement de l'épargne des émigrés et enfin, «une psychose» vis-à-vis de l'avenir du pays, avec «certainement une fuite de capitaux assez massive vers l'étranger». Selon lui, «beaucoup d'Algériens sont en train d'acheter des biens à l'étranger, notamment dans la région parisienne».
A cela, il faut également ajouter le fait que des opérateurs économiques continuent à avoir recours au marché noir pour l'importation de pièces de rechange de l'étranger. Le gouvernement a certes relevé à 4 millions de dinars la possibilité du recours au paiement libre pour les importations urgentes de matières premières ou pièces de rechange, mais cela reste insuffisant.
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Posté Le : 31/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Safia Berkouk
Source : www.elwatan.com