Sur la place du 1er Novembre de Constantine, appelée communément par les
habitués «la place de la bourse de la devise» du fait que l'endroit est occupé
à longueur de journée par les tenants du change parallèle, l'euro ne cesse de
grimper jusqu'à atteindre, hier vers midi, 14.650 dinars pour 100 euros alors
que le dollar américain, en perte de vitesse aussi bien ici que sur les vraies
places boursières d'Europe et d'Asie, baisse face à son adversaire d'Europe
puisqu'il est échangé au marché parallèle de la devise tout juste à 9.700
dinars pour 100 dollars. La semaine dernière, le billet vert était échangé
contre 10.500 dinars les 100 dollars.
«Pour le moment, notre activité ne marche pas trop mal», nous a confié, hier,
un cambiste de la place de la
Brèche, car, a-t-il ajouté, il y a actuellement une forte
demande sur l'euro et celui-ci commence à se faire rare. Ce qui explique sa
cherté. Le dollar américain n'est pas trop demandé, et par conséquent celui-ci
ne cesse de reculer face à l'euro.
Abordé un peu plus loin, un groupe de cambistes nous explique le
phénomène par la ruée sur la devise européenne constatée ces derniers temps
chez les commerçants informels qui s'approvisionnent en Asie, notamment en
Chine, en Turquie et dans une moindre mesure en France et en Italie. Questionné
sur l'éventuelle implication de la campagne pour le pèlerinage 2011, ils ont
écarté cette explication du fait que le Hadj aux Lieux saints de l'Islam est
encore loin, disent-ils. Il y a bien sûr des achats faits par les candidats à la Omra,
mais c'est modeste.
Du côté des voyagistes opérant sur la place constantinoise, des
responsables nous ont fait entendre un autre son de
cloche. «C'est plutôt la situation politique instable qui caractérise la région
du Maghreb qui est à l'origine de la ruée sur l'euro, nous a affirmé d'entrée
un chef d'agence. Beaucoup de gens qui ont des capitaux échangent le dinar
contre la devise forte européenne», a-t-il expliqué.
Un autre ajoute que l'achat de l'euro est également très prisé par des
sociétés étrangères impliquées dans des investissements en Algérie et qui
veulent dépasser le seuil fixé par la loi pour le rapatriement des capitaux en
devises. Enfin, un autre voyagiste citera pêle-mêle le cas des travailleurs
étrangers activant dans les chantiers de travaux publics implantés dans la
région, les émigrés qui ne ramènent plus avec eux beaucoup de devises par la
voie officielle en recourant de plus en plus au change parallèle, l'absence de
touristes étrangers, etc.
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Posté Le : 04/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com