La barre des 150 DA pour un euro a été atteinte, il y a une semaine, sur
le marché parallèle et le change a fluctué entre 149 et 149,5 DA, durant toute
la semaine dernière. Au même moment, la monnaie européenne s'échangeait
officiellement à 97 DA, avec un seul pic de 99 DA, enregistré au début de ce
mois.
Ainsi, il apparaît que le graphique de l'évolution du change, entre le
marché informel et celui des banques, est diamétralement opposé, du fait que si
pour le premier, la tendance demeure haussière durant ces deux années, l'euro a
gagné près de 30 DA, le change officiel a connu, durant le dernier semestre,
une certaine baisse du fait que s'il avait atteint, en novembre de l'année
passée 104 DA, depuis le début 2012, il a oscillé entre 96 et 100 DA. A Oran,
cette activité a pris de l'ampleur et ce sont des commerçants ou des
prestataires de services qui en ont fait une spécialité.
«Détrompez-vous car en raison de la concurrence, les spécialistes du
change parallèle se suffisent du peu mais attendent l'opportunité de la bonne
affaire car généralement la demande varie entre 10 et 200 euros, au maximum et
le gain se situe juste à hauteur de 5%», nous confie un cambiste, en précisant
que «cette hausse vertigineuse et qui n'est pas prête de s'arrêter, s'explique
par la demande qui dépasse l'offre, notamment à la veille du départ d'un
paquebot à destination de l'Espagne ou de la France». Parallèlement, explique
notre interlocuteur qui exerce cette activité, «l'offre connaît une baisse
depuis plus d'une année et ce, en raison de l'indisponibilité de la monnaie
européenne, durant toute l'année, sauf en période estivale où les quelques
concitoyens, venus passer leurs vacances en Algérie, proposent leurs
économies». D'ailleurs, fait-il remarquer, «le transfert des devises vers
l'Algérie devient très aléatoire et le change, notamment pour les grandes
sommes, se fait sur place, c'est-à-dire dans les pays d'accueil et les plus
grands demandeurs sont de gros clients qui ouvrent des comptes bancaires», fait
remarquer le cambiste.
Pour lui et en conclusion, «le différentiel de la parité dinar/euro,
entre le marché parallèle et le change bancaire institutionnel, se creusera
davantage tant que le change libre ne sera pas adopté par les banques».
La demande s'accentue au fur et à mesure que le taux parallèle atteint un
certain seuil et alarme certains importateurs qui vont jusqu'à se déplacer en
Europe ou bien charger un spécialiste pour rafler les devises qui étaient
destinées pour le marché national. Un banquier qui suit l'évolution du marché
de la monnaie européenne nous explique qu'après «l'instauration du crédit
documentaire pour les opérations d'importation, certains importateurs recourent
au change parallèle pour prendre une longueur d'avance sur leurs concurrents
qui attendent le CREDOC pour passer des commandes auprès de leurs fournisseurs,
notamment chinois et turcs ou bien chez leurs représentants établis à Dubaï, en
leur versant 30% du montant de l'opération». A ce titre, il est à rappeler que
la direction des Grandes entreprises (DGE) a tiré la sonnette d'alarme sur ce
phénomène, le qualifiant de fuites de capitaux.
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Posté Le : 07/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com