Algérie

Marché mondial des produits alimentaires : La production abondante enfonce les cours du sucre



Marché mondial des produits alimentaires : La production abondante enfonce les cours du sucre
Les cours du cacao, du robusta et du sucre se sont de nouveau repliés à l'unisson cette semaine, toujours plombés par l'abondance de l'offre disponible sur les marchés mondiaux, avec notamment la perspective d'un très large excédent de production pour le sucre cette saison.
CACAO
Les prix de la fève brune ont poursuivi le repli entamé fin mars. Après avoir tenté de rebondir en début de semaine, ils ont finalement succombé à des prises de bénéfices. Les opérateurs continuent d'estimer que les récoltes en Côte-d'Ivoire (un tiers de l'offre mondiale de cacao) depuis octobre, bien qu'en légère baisse (de 6%) par rapport à l'année précédente, restent suffisantes pour répondre à la demande, alors même que les stocks de fèves dans le monde demeurent à des niveaux élevés. De plus, "à court terme, les récoltes de la mi-saison en Afrique de l'Ouest vont bénéficier de précipitations accrues après une saison sèche plus longue que d'ordinaire. Cela devrait aider les plants à se reprendre et à reconstituer les cabosses", ont expliqué les experts de la revue spécialisée Public Ledger. Dans ces conditions, même la perspective d'un net déficit de production sur le marché mondial pour la saison 2012/2013 ne suffisait pas à revigorer les cours. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1430 livres sterling vendredi dernier, contre 1455 livres le jeudi 28 mars. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2127 dollars la tonne vendredi, contre 2162 dollars huit jours plus tôt.
CAFE
Si le cours de l'arabica a conforté son rebond (après avoir chuté mi-mars à des niveaux plus vus depuis près de 3 ans), le robusta échangé à Londres s'est trouvé de nouveau sous pression, dans un marché toujours tétanisé par l'abondance de l'offre. Selon des chiffres diffusés cette semaine par l'Organisation internationale du café (ICO), les exportations de café dans le monde ont représenté quelque 46,49 millions de sacs (de 60 kg) sur les cinq premiers mois de la saison 2012/13 débutée en octobre, soit une hausse d'environ 10% sur un an une embellie due à des productions nettement accrues au Vietnam et en Colombie.
Le Brésil (1er pays exportateur) attend de son côté une nouvelle récolte exceptionnelle après son record de la saison précédente.
Le marché ignorait donc largement le léger repli des exportations mondiales de café sur le seul mois de février, tout comme les effets de la maladie de la rouille (un champignon) qui continue de ravager les plantations en Amérique centrale et pourrait sévèrement affecter les saisons à venir. Cependant, "le gouvernement du Brésil (1er pays exportateur de café), s'est dit prêt à prendre des mesures pour intervenir sur le marché afin d'empêcher une dégringolade trop importante des cours une annonce qui, à moyen terme, devrait ouvrir la voie à une remontée du prix", tempérait Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2003 dollars vendredi, contre 2044 dollars le jeudi dernier. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 138,95 cents, contre 137,30 cents huit jours auparavant.
SUCRE
Les cours du sucre ont enregistré une nouvelle semaine de repli, tombant mercredi à New York à 17,47 cents la livre, un niveau plus bas depuis l'été 2010, dans un marché inquiet de l'abondance de l'offre certains analystes tablant sur un excédent de production de plus de 9 millions de tonnes dans le monde sur la saison 2012-2013. "Cet important excédent (...) tout comme la perspective d'une récolte record de cane à sucre au Brésil ont un impact négatif sur les prix", alors que l'offre de la Thaïlande (2e exportateur mondial) reste également très solide, ont commenté dans une note les analystes de Commerzbank. Mais, ont-ils averti, la morosité du marché pourrait s'estomper à l'approche d'une saison 2013-2014 bien moins faste, et alors que la fabrication d'éthanol au Brésil mobilise une partie croissante des récoltes de cane brésiliennes au détriment de la production de sucre, ce qui devrait contribuer à réduire l'offre de sucre du pays. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 503,10 dollars vendredi contre 505,50 dollars le jeudi 28 mars .Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 17,63 cents contre 17,82 cents huit jours auparavant.
LA GRIPPE AVIAIRE EN CHINE INFLUE LES COURS DU SOJA
Le ministère de l'Agriculture américain (Usda) a complètement pris de court le marché jeudi dernier en faisant état d'une baisse des stocks agricoles de maïs et de soja américains bien moins prononcée que prévu, et d'une surface de plantation du maïs record cette année. Depuis la publication de ces chiffres, les prix du maïs ont chuté de plus de 14 % et ceux du soja de plus de 6 %. " Ce fut une semaine vraiment moche, terrible pour les produits agricoles, et tout vient de ce rapport ", a noté Dewey Strickler, de AGwatch Market Advisors. Outre les stocks bien plus importants que prévu, qui montraient un recul de la demande, " la superficie des surfaces dédiées à la culture du maïs n'aura jamais été aussi importante depuis 1936 " selon les estimations de l'Usda pour la campagne à venir, a-t-il souligné. Les intentions de semis de maïs aux Etats-Unis restent toutefois proches de 2012, l'emblavement ayant déjà effleuré cette année-là des niveaux historiques. Le soja, également emporté par cette spirale baissière, " a par ailleurs été plombé cette semaine par des craintes croissantes d'une baisse de la demande chinoise en raison de la grippe aviaire " qui frappe le géant asiatique, a noté Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting. " Au fur et à mesure que les nouvelles arrivent et que le problème prend de l'ampleur, le marché accélère son repli ", car les investisseurs craignent que les acheteurs chinois suspendent leurs achats destinés à l'alimentation de leur bétail, en attendant de voir comment évolue la situation. " C'est la plus grande peur du marché du soja ", a noté également Steve Georgy, de la maison de courtage Allendale, relevant que les chiffres hebdomadaires " des exportations de soja américain étaient faibles (jeudi) et que la Chine semble d'ores et déjà réduire sa demande " par rapport aux années précédentes. Le blé, qui a chuté en tout début de semaine après le rapport de l'Usda, a en revanche bénéficié d'un regain d'intérêt des investisseurs attirés par ses prix plus abordables. D'autre part, les chiffres publiés par le ministère jeudi dernier laissaient entrevoir des perspectives plus haussières pour cette céréale que pour les autres produits agricoles. Des inquiétudes persistantes concernant l'impact d'une météo trop sèche et froide dans les plaines céréalières du sud des Etats-Unis sur la culture du blé continuaient en outre à soutenir ses prix, selon Mike Zuzolo. Dans ce contexte d'anxiété, les courtiers attendaient avec intérêt la publication mercredi par l'Usda de son rapport mensuel sur l'offre et la demande dans le monde.Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat de référence sur le marché, a terminé vendredi à 6,2900 dollars contre 6,9525 dollars jeudi dernier (- 9,5 %). Les marchés financiers avaient terminé la semaine dernière plus tôt en raison d'un jour férié aux Etats-Unis. Le boisseau de blé à même échéance a fini à 6,9900 dollars contre 6,8775 dollars (+ 1,6 %). Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en mai, a terminé à 13,6175 dollars contre 14,0475 dollars la semaine précédente (- 3,1 %).


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