Les grains de café ont connu une année particulièrement amère, avec des baisses de près de 19% des cours du robusta à Londres et de 25% de ceux de l'arabica à New York.La dernière récolte du Brésil, principal producteur mondial, a légèrement diminué par rapport à la précédente, mais cela n'a pas suffi à permettre au cours de résister à l'affaiblissement considérable de la monnaie brésilienne, le réal, face au dollar.La montée du dollar face au réal incite en effet les producteurs brésiliens à vendre leurs récoltes à l'étranger, puisqu'ils reçoivent dès lors plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollars, ce qui inonde le marché et pèse in fine sur les cours. "L'augmentation régulière des niveaux d'exportations du Brésil a exercé une pression négative sur le marché", a constaté l'Organisation internationale du café (OIC) dans son dernier rapport.A moins d'un surprenant rebond massif du réal, ce phénomène devrait perdurer en 2016, pesant sur les cours qui devraient de surcroît souffrir d'une stabilisation possible des récoltes brésiliennes. Après trois années consécutives de décrue de la production, "les perspectives pour le Brésil semblent positives", a noté l'OIC sur ce point. La production d'arabica pourrait donc se reprendre, d'autant plus si la récolte colombienne continue de s'élever.Du côté du robusta, le Vietnam, principal producteur, pourrait connaître une récolte moins fertile, en raison de la réticence des agriculteurs à investir sur fond de prix bas et de conditions sèches accompagnant le phénomène climatique El Nino. Une accumulation importante de stocks devrait toutefois limiter le potentiel de rebond des prix. Le cacao a connu une nouvelle année de nette progression des cours, avec des hausses de près de 10% pour la fève brune cotée à New York et de 13% pour celle cotée à Londres, atteignant des niveaux plus vus depuis mars 2011. Cette progression tarifaire a été due en bonne partie aux mauvaises récoltes au Ghana, deuxième producteur mondial derrière la Côte d'Ivoire, lors de la saison 2014-2015 qui s'est achevée en septembre. L'Organisation internationale pour le cacao (ICCO) a certes estimé fin novembre que la production avait dépassé la consommation lors de cette dernière saison, mais de façon marginale seulement (36.000 tonnes de cacao) et après avoir abaissé plusieurs fois sa prévision de production mondiale. Pour la saison en cours et l'année 2016, "un déficit considérable est probable" du côté de la production, avertit Eugen Weinberg, directeur de la recherche sur les matières premières chez Commerzbank. Il a souligné qu'un rebond de la production ghanéenne n'était pas acquis et que la récolte ivoirienne, à un niveau record la saison dernière, aurait du mal à se maintenir du fait de conditions climatiques mitigées.Chez les producteurs non africains, les rendements des récoltes pourraient être pénalisés par l'impact du phénomène El Nino, en Indonésie comme en Equateur.M. Weinberg a toutefois souligné que le déficit d'approvisionnement attendu cette saison était déjà largement intégré dans les prix et que la demande pourrait fléchir, découragée par la cherté des cours, des éléments plaidant pour une modération possible des tarifs.Les cours du sucre ont évolué en montagnes russes en 2015, chutant de près de 30% entre le début de l'année et le mois d'août avant de rebondir de 50% de ce plus bas annuel en à peine deux mois. A la fin décembre, ils s'affichaient en hausse de 8,3% à Londres et de 4,3% à New York sur un an.A l'origine de cette brusque reprise ont figuré les nets abaissements des perspectives de production sucrière en Inde, du fait d'une faible mousson, et dans l'Union européenne, en raison d'une réduction des surfaces cultivées.In fine, le marché du sucre devrait connaître un déficit d'approvisionnement pour la première fois depuis six ans pendant la saison 2015-2016 en cours, a prévu l'Organisation internationale du sucre (ISO). Pour la saison prochaine, ce déficit pourrait encore croître en raison d'une demande en hausse et d'une production en progression faible."Les prix devraient rester élevés" a donc prévenu M. Weinberg qui évoque en outre un soutien apporté à ceux-ci par la forte demande en éthanol attendue au Brésil, qui va mécaniquement abaisser la quantité de sucre disponible.Les cours devraient néanmoins faire aussi face à des vents contraires, comme l'accumulation de réserves importantes après les excédents mondiaux des années précédentes, ainsi que la faiblesse du réal brésilien.Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.530 dollars jeudi à 13H15 GMT, contre 1.485 dollars le jeudi précédent à 10H20 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 123,85 cents, contre 120,65 cents sept jours auparavant.A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 422,20 dollars, contre 413,50 dollars le jeudi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 15,19 cents, contre 15,09 cents une semaine avant.A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 2.251 livres sterling, contre 2.258 livres sterling le jeudi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 3.228 dollars, contre 3.254 dollars sept jours plus tôt.
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Posté Le : 03/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar B
Source : www.lemaghrebdz.com