Algérie

Marché mondial des produits agricoles Café et cacao pâtissent de bonnes conditions météo



Marché mondial des produits agricoles Café et cacao pâtissent de bonnes conditions météo
Les prix du café et du cacao ont pâti cette semaine de conditions météorologiques propices aux récoltes, tandis que le sucre est resté sur une pente ascendante qui pourrait néanmoins rapidement s'inverser.Le café tassé par le bon temps brésilien Les prix du café ont eu tendance à se tasser dans la semaine, mis sous pression par de bonnes perspectives de récolte d'arabica au Brésil et une demande réduite par les difficultés de l'économie mondiale.A Londres, la tonne de robusta a légèrement diminué pour connaître vendredi un plus bas depuis le 9 mai, à 1 627 dollars, alors qu'à New York la livre d'arabica a dévissé plus franchement, subissant cette semaine un plus bas depuis le 5 mai à 121,20 cents.Les producteurs d'arabica ont bénéficié dernièrement de bonnes conditions météorologiques dans leurs régions privilégiées au Brésil, ce qui a pesé sur les prix toute la semaine."Cela renforce notre vision comme quoi les prix de l'arabica vont diminuer cette année, les récoltes correctes au Brésil compensant les problèmes climatiques connus ailleurs", a expliqué Sébastien Marlier, analyste matières premières chez The Economist Intelligence Unit.Le temps a été beaucoup plus sec dans la région Espiritu Santo (est du Brésil), plus spécialisée dans le robusta, ainsi qu'en Amérique centrale."La croissance plus faible de la demande en provenance des pays émergents - reflet d'une conjoncture économique moins dynamique - limite aussi l'enthousiasme" des négociants à l'achat, a prévenu M. Marlier. Le cacao souffre d'une amélioration de la météo Les cours du cacao sont montés en début de semaine avant de décliner à partir de mardi à cause d'un déficit de production moindre que prévu par le marché.La tonne de cacao a atteint mardi ses plus hauts depuis le 12 mai à Londres, à 2 242 livres, tout comme à New York, à 3 018 dollars.La montée du début de semaine est intervenue après l'annonce, lundi, par un responsable de l'Organisation internationale du cacao (ICCO) que le déficit de production de fèves brunes pour la saison 2015-2016 serait plus élevé que prévu.Parmi les différentes causes à l'origine de cette mauvaise récolte ont figuré une sécheresse apportée par le phénomène climatique El Nino en Asie du Sud-Est et des vents forts de l'Harmattan en Afrique de l'Ouest, la principale région de production mondiale.Les chiffres présentés par l'ICCO ont mis en relief un déficit de production de 140 000 tonnes par rapport à la demande, alors que 113.000 tonnes seulement de déséquilibre étaient attendues jusque-là."De nombreux acteurs du marché avaient prévu un déficit pire encore et ont commencé à vendre sitôt la nouvelle annoncée" a toutefois souligné Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, pour expliquer la baisse des cours enregistrée ensuite."Le marché n'a pas vraiment de raison de monter car les problèmes d'approvisionnement qui ont soutenu les prix semblent se tarir à la faveur de meilleures conditions météo en Afrique de l'Ouest et en Asie du Sud-Est", a-t-il ajouté. La gloire du sucre bientôt flétrie' Les tarifs du sucre ont poursuivi leur hausse cette semaine, atteignant pour certains de nouveaux plus haut depuis près de deux ans, dopés par une réduction des livraisons brésiliennes sur le marché mondial.La tonne de sucre blanc a connu un plus bas depuis le 10 mai mercredi à Londres, à 464,80 dollars, tout en gagnant du terrain in fine sur l'ensemble de la semaine, tandis que la livre de sucre brut a atteint jeudi à New York un nouveau plus haut depuis le 9 juillet 2014, à 17,48 cents.Les analystes de Commerzbank ont souligné que des pluies trop abondantes et des retards dans les livraisons avaient limité la quantité de sucre brésilien disponible pour les acheteurs, tandis que des positions spéculatives soutenaient également les prix.Mais même si le déficit de production attendu cette saison et la prochaine sur le marché mondial devraient continuer de tirer les prix à la hausse, leur tendance ascendante pourrait bien prendre fin, a prévenu M. Marlier."Les chances augmentent de voir la hausse caler: des prises de bénéfices pourraient entraîner des mouvements de vente chez les investisseurs, tandis que la cherté des prix pourrait commencer à peser sur la demande. Des stocks encore élevés aideront aussi à modérer les prix à l'avenir", a-t-il estimé.Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 1 638 dollars cette semaine, contre 1 658 dollars la semaine précédente.Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 121,70 cents, contre 125,40 cents sept jours auparavant.A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 482,90 dollars, contre 484,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,36 cents, contre 17,23 cents sept jours auparavant.A Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 2.197 livres sterling, contre 2 142 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.955 dollars, contre 2.913 dollars sept jours plus tôt. Les cours des céréales poursuivent leur ascension Les cours du blé, du maïs et du soja sont restés sur leur pente ascendante cette semaine, atteignant selon certains analystes des niveaux élevés grâce à une bonne demande, et à l'effet d'entraînement du marché du pétrole.Le soja a enregistré sa septième semaine de hausse consécutive, ce qui n'était pas arrivé depuis sept ans, selon la maison de courtage Allendale.Les cours ont atteint des niveaux plus vus depuis septembre 2014, et selon Louis Rose, de Risk Analytics, représentent désormais une occasion d'empocher des bénéfices, d'autant que les dernières statistiques sur la transformation des fèves ont été inférieures aux attentes, et que les surfaces cultivées pourraient dépasser les attentes."A moins d'une météo très défavorable, il serait difficile de justifier que la hausse se poursuive", a prévenu Dewey Strickler, chez Ag Wath Market Advisors.Par ailleurs, Bill Nelson, chez Doane Advisory Services, a noté que les semis avançaient un peu plus vite que d'habitude, et que "la météo ne pose pas de Mais M. Nelson a également expliqué que l'oléagineux bénéficiait de la considérable remontée des cours du tourteau de soja, qui bénéficie des difficultés de production en Argentine, premier exportateur mondial, où les cultures ont souffert de précipitations excessives.Le maïs pour sa part est au plus haut depuis juillet, alors que 86% des semis ont été réalisés. Mais alors que certaines régions du Midwest ont souffert de pluies excessives, "on se demande si les derniers hectares prévus vont être plantés ou non", a dit M. Nelson, rappelant que l'an dernier des précipitations diluviennes en juin avaient fait renoncer certains agriculteurs.Certains analystes estiment que la remontée des prix du soja pourrait conduire à substituer cet oléagineux à la céréale, mais on se montrait sceptique chez Allendale. "Il y a des chances que les surfaces de maïs apparaissent plus importantes que le ministère de l'Agriculture (USDA) ne le prévoit", faisaient valoir les analystes d'Allendale. Questions sur La Nina Autre facteur de hausse pour le maïs, "la demande est très bonne, surtout à l'export", a noté M. Nelson, mettant cette bonne nouvelle sur la sécheresse qui a entamé la récolte brésilienne. "On dirait que le Brésil ne va pas pouvoir répondre à la demande habituelle de ses importateurs", a-t-il dit.Dewey Strickler appelait à la prudence, notant que les prévisions météo n'annoncent pas de temps particulièrement défavorable durant la période de croissance. "Les services météo indiquent que le phénomène de La Nina devrait être moins marqué qu'on ne le craignait, ce qui ne donne pas beaucoup du munitions aux partisans d'une hausse", expliquait-il dans sa note hebdomadaire.Après El Nino, qui a produit une année 2015 plus humide que d'habitude, certains craignent que La Nina puisse maintenant provoquer une sécheresse, soit cette année soit en 2017.Enfin le blé américain a lui aussi engrangé une nouvelle semaine de hausse, bénéficiant d'une bonne tenue des exportations et d'une météo défavorable aux Etats-Unis où il pleut trop, et en Europe de l'Est, où il fait trop sec. Selon M. Nelson, le blé d'hiver, qui a commencé à être moissonné au Texas, est exposé à des risques d'inondation et de maladies, vue l'humidité excessive.M. Rose estimait que les cours n'avaient cependant pas encore atteint un niveau pouvant justifier des prises de bénéfices.Parmi les facteurs de hausse, il notait l'amélioration des exportations, et le fait que le Canada et l'Allemagne devraient diminuer nettement les surfaces cultivées par rapport à l'année dernière.Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif, a fini la séance vendredi à 4,1275 dollars contre 3,9450 en fin de semaine précédente, une hausse de 4,63%.Le boisseau de blé pour juillet, lui aussi le plus actif, a progressé de 2,79% à 4,8075 dollars, contre 4,6775 dollars auparavant.Le boisseau de soja pour juillet, là encore le plus échangé, coûtait 10,8650 dollars contre 10,7425 dollars précédemment, une progression de 1,14%. Le coton bondi dans un contexte favorableLes cours du coton ont fortement monté cette semaine, profitant de la bonne forme des marchés de matières premières, de préoccupations sur l'offre américaine, ainsi que d'éléments techniques encourageant une accélération ponctuelle de la demande.La hausse des cours du coton s'est inscrite dans "un renforcement général des autres marchés", a noté Louis Rose, de Risk Analytics, évoquant notamment la flambée des prix du soja.Au-delà des produits agricoles, les cours du pétrole ont aussi enregistré une bonne semaine, dépassant brièvement les 50 dollars le baril pour la première fois de l'année, et les Bourses mondiales ont également monté.De façon beaucoup plus spécifique au coton, le marché de la fibre a aussi bénéficié "de nombreuses ventes imprévues à des filatures", a rapporté M. Rose.De nombreuses filatures se retrouvent forcées par le temps à recourir au contrat pour juillet, mais les fonds spéculatifs attendent majoritairement le début du mois prochain pour vendre celui-ci au profit de l'échéance suivante, ce qui contribue à un "marché peu liquide" et donc une hausse des cours, comme l'ont expliqué les experts de Plexus Cotton. Vu le côté provisoire de ces considérations techniques, "on risque d'arriver à la fin" de l'embellie des cours, a prévenu M. Rose. Il estimait toutefois que le marché du coton bénéficiait d'autres facteurs, en premier lieu "un temps peu favorable aux semis dans le sud des Etats-Unis", frappé cette semaine par d'importantes précipitations.La livre de coton pour livraison en juillet, contrat le plus actif sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a terminé vendredi à 64,28 cents, contre 61,67 cents en fin de semaine dernière (+4,23%).L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, s'affichait à 71,45 dollars les 100 livres, contre 70,20 dollars auparavant (+1,78%).


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