Marché Michelet

A quand la réhabilitation? Parmi les marchés les plus connus de la ville d’Oran et après ceux de la rue des Aurès et de Sidi Okba, celui de Michelet était le plus prisé. Réalisé du temps de l’occupation française, cette aire commerciale avait comme clientèle exclusive la très forte colonie européenne qui faisait d’Oran la ville la plus occidentalisée du pays et peut-être même du Maghreb. Avec l’explosion démographique qui a fait plus que quadrupler la population, d’autres marchés ont été créés pour faire face à la très forte demande. Le marché Michelet a, par contre, décliné et énormément perdu de son aura et de sa clientèle. Devant une telle défection, force est de constater que cet espace marchand, dont les sous-sols ont été par ailleurs aménagés pour recevoir les commerçants délocalisés des arcades de la rue Larbi ben M’hidi, n’abrite plus que quelques commerces et n’attire plus qu’une poignée de clients. Hier encore, près d’une quarantaine de postes, que leurs exploitants n’utilisent plus, étaient livrés à eux-mêmes. Sur place, un ancien cadre de l’administration que nous avons approché et sollicité nous a expliqué que pour redonner vie à cette enceinte, il faudrait, peut-être, la céder à un concessionnaire au lieu de louer les locaux à des gens qui ne les exploitent pas. Egalement interpellé, l’un des tous récents locataires avoue, qu’avec les temps qui courent et la désertion de ce marché par son ancienne clientèle, il y aurait peut-être lieu de le réhabiliter et en confier la gestion à un concessionnaire. En effet, hier, le marché Michelet, jadis considéré comme l’une des fiertés d’Oran, offrait de lui une image qui ne fait honneur ni à la ville ni aux rares commerçants qui continuent, malgré tout, à y exercer. Dans presque tous les postes que leurs propriétaires ont désertés et, en sus d’une hygiène qui laisse beaucoup à désirer, des dizaines de chats occupent les lieux. La municipalité d’Oran ayant inscrit à son agenda la réalisation de six nouveaux marchés couverts, a-t-elle pensé à réhabiliter ceux en activité et qui ont besoin d’une meilleure prise en charge ?