Marché informel et contrebande Les Afras dégringolent, les Rym flambent

Voilà près de dix jours que le marché local de la cigarette fait dessiennes. Au niveau des kiosques et souvent pour la même marque, ce ne sontjamais les mêmes tarifs appliqués et aucun de tous ces revendeurs légaux de lacigarette n'est aujourd'hui en mesure de fournir des explications fiables surces fluctuations sur le marché du tabac.Les cigarettes brunes Afras sont, d'un kiosque à un autre, cédées entre30 et 50 dinars, alors que les blondes Rym, les plus demandées sur le marché,n'en finissent pas de grimper, atteignant et dépassant parfois les 85 dinars.Une première explication nous est fournie par de simples fumeurs au faitdu marché de la cigarette.  Si les Afras sont vendues moinschères (parfois même à 30 dinars) affirment ces derniers, c'est pour la simpleraison que les buralistes utilisent cette stratégie pour appâter le client,notamment les petits revendeurs ambulants, et les obliger à acheter les Rym à 80dinars. Une autre hypothèse est avancéeet qui explique en partie cette baisse soudaine du prix des Afras. Selon cesmêmes sources, toutes ces ciga rettes bradées seraient issues de très vieuxstocks.  Du côté du point de venteprincipal SNTA d'El-Khroub, le responsable de cette structure nous donne lesprix et en même temps quelques éclaircissements sur le sujet. Selon notreinterlocuteur, le marché informel est imprévisible et incontrôlable. Les AFRASsont vendues officiellement 46,20 dinars au tarif d'usine. Leur prix public aété arrêté à 49 dinars.  Les RYM coûtent au prix d'usine65, 7 dinars. Leur prix chez les buralistes a été fixé à 70 dinars. Mais noussavons, ajoute notre interlocuteur, que des cigarettes RYM de contrefaçon ontinfiltré le marché, arrivant de certains pays limitrophes et principalement duNiger. Avec le même emballage, il demeure pratiquement impossible de faire ladistinction entre un vrai paquet SNTA et un paquet de contrefaçon.  Ce phénomène, précise ceresponsable est apparu en 2002. En 2004, la SNTA a déposé une plainteofficielle contre X mais en dépit de quelques opérations sporadiques de saisiesréussies par les services des douanes, de police ou de la Gendarmerienationale, le phénomène n'a jamais pu être réellement éradiqué.  Pour cette raison, conclut notreinterlocuteur, les prix des cigarettes ne seront jamais maîtrisés et le marchéinformel continuera de dicter ses prix.