Encore une fois, les habitants de Constantine ont montré qu'ils tiennent encore au mouvement pacifique en organisant une nouvelle marche en ce dernier vendredi du mois de Ramadhan. Une mobilisation toujours intacte malgré les effets du jeûne et de la chaleur qui s'est manifestée dès la fin de la prière. Drapés de l'emblème national ou portant des gilets orange et balais à la main, des Constantinois ont organisé un premier sit-in à la place du colonel Amirouche, (ex- la Pyramide), brandissant des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir.Comme chaque vendredi, qui suit le fameux mardi des discours de Gaid Salah, c'était la meilleure occasion pour répondre aux mises en garde du chef d'Etat major, après ses derniers propos tenus à Tamanrasset, lors de sa visite d'inspection à la 4e région militaire. Après un regroupement de 15 minutes, les protestataires ont entamé une marche « silencieuse », durant près d'une demi-heure. Ils ont traversé toute l'avenue Abane Ramdane les bouches fermées par de petites cartes, sur lesquelles il est écrit : « Non au dialogue?non au dialogue?jusqu'au départ du régime ». Un message clair et sans ambigüité adressé au vice-ministre de la Défense, qui a appelé au dialogue.
Déterminés, ils ont exprimé clairement leur rejet de cette proposition « qui permettra le retour du clan Dracuflika ». « Les résidus de ce clan cherchent à gagner encore du temps pour détourner les vraies revendications du peuple afin qu'ils puissent sauver leur peau et éviter toutes sortes de jugement », soutiennent des marcheurs. Toutefois, et comme ce fut le cas lors des deux dernières marches, des escarmouches verbales ont été inévitables, au vu des slogans brandis par les uns et les autres. « Ne tombez pas dans le piège de la divergence, que nous ayons des sympathies ou non avec Gaïd Salah notre objectif est unique. C'est le départ du régime, soyez unis », a lancé un manifestant. Une heure après, une dispute a failli dégénérer quand un homme portant un slogan qualifié d'antirévolutionnaire a été chassé par une foule en colère sous les cris : « Dégage ! Dégage ! ». L'intervention des sages a permis de calmer les esprits.
Le fait marquant de cette journée demeure l'hommage rendu au martyr Kamel Eddine Fekhar, mais aussi à tous les détenus politiques. Tous ceux qui ont tenu à y prendre part ont tous scandé : « Fekhar, nous continuerons ton parcours »
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Posté Le : 31/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yousra Salem
Source : www.elwatan.com