Marché des fruits et légumes Des prix qui flambent et des arguments qui ne convainquent pas

L'été qui annonce généralement la saison des grosses productions agricoles, notamment celles des fruits et des légumes à profusion, cédées généralement à des prix abordables, pour les moyennes et petites bourses, ne semble pas avoir une quelconque incidence sur le marché. Contrairement à toute attente les prix, à la mi-juin, n'ont guère bougé d'un iota par rapport à ceux pratiqués, depuis le mois de mai et qui déjà étaient inabordables. Hier, au marché Boumezou, en plein centre-ville, qui reste le baromètre de l'évolution des prix, l'on relève une tendance à la hausse généralisée et le phénomène vaut qu'on s'y attarde, parce que «rien ne va plus et tout est chamboulé». Le prix de la pomme de terre qui se négocie à 70 DA le kilo, s'explique, pour certains par le manque de semences, et la réduction des surfaces agricoles irriguées, et le fait qu'on va au-devant d'une évidente sous-production.  Ainsi, la wilaya de Constantine, dont l'objectif était de 300 ha, n'a pu exploiter, selon la DSA, que 100 ha. Mais quoi penser des prix de la tomate qui tournent autour de 70 DA le kilo, alors que l'année passée à la même époque (mi-juin) ce même légume se négociait à moins de 15 DA le kilo. Les acteurs de la maison de l'Agriculture consultés parlent de certaines maladies qui sont apparues cette saison et dont la prolifération a été favorisée par les conditions climatiques, la chaleur et l'humidité. Les prix pratiqués pour les autres légumes, comme les haricots verts proposés à 80 DA, les courgettes et les concombres à 50 DA, alors que c'est la pleine saison de production, ne manquent pas de créer une vive tension, parmi les consommateurs, saignés à blanc, par ce qu'ils qualifient de spéculation effrénée et à grande échelle. Les prix élevés, qui n'épargnent ni les fruits ni les légumes, restent un phénomène exceptionnel, en tous cas, en cette saison et les explications techniques ne suffisent pas. Des gens de la profession évoquent, aussi, «la profonde désorganisation du marché, qui fait la part belle à toutes sortes de spéculateurs, à la recherche du profit facile, et qui imposent leurs lois».