Algérie

Marché de véhicules d'occasion



Marché de véhicules d'occasion
Les prix des voitures d'occasion ne cessent de flamber. La hausse des prix des véhicules neufs a entraîné dans le même sillage celle des vieilles «caisses», qui échappent jusque-là à tout contrôle des autorités. Jamais par le passé on n'a vu grimper si haut les prix des voitures d'occasion en cette période de l'année.La hausse des prix de l'occase est généralement perceptible durant la période des grandes chaleurs. Mais, le blocage des importations de véhicules depuis avril dernier, suite à l'entrée en vigueur du nouveau cahier des charges fixant l'organisation de l'activité de concessionnaire automobile, la lenteur dans la livraison, les nouvelles taxes sur les véhicules neufs et la chute du dinar a plus profité au marché des véhicules d'occasion. Les prix ont donc connu une excessive augmentation. Ce qui n'est pas sans décourager les éventuels acheteurs qui se plaignent de cette brusque envolée des prix.Vendredi 30 novembre. Boumaâti (El Harrach). Le marché, qui s'étend sur plusieurs hectares, affiche complet dès 8 heures du matin. Il draine chaque vendredi des centaines de revendeurs venant des régions avoisinantes et attire toujours de nombreux acheteurs.Tous les modèles de véhicules, de tous âges, venant pour certains des wilayas limitrophes, y sont proposés. Néanmoins, censé constituer une aubaine pour les acheteurs qui n'ont pas les moyens de s'offrir un véhicule neuf, ce marché connaît ces derniers temps une flambée des prix fixés par des opportunistes et des «businessmen» qui font tout pour engranger le maximum de gains.«Les prix pour tous les segments ont progressé entre 10 à 15% en raison de la baisse de la valeur du dinar», nous dit Sid Ali un intermédiaire dans les transactions d'achat et de vente au niveau de ce marché. Etant un habitué de ce marché, notre interlocuteur indique que les prix de l'occasion n'ont pas cessé d'augmenter depuis l'été.Ainsi, pour certaines marques, le prix a vu sa cote augmenter de plus de 10 millions, voire 15 millions. Face à cette envolée, rares sont les voitures qui trouvent acquéreur. Les visiteurs qui sont pour la plupart surpris par cette majoration des prix préfèrent faire plusieurs tours avant de repartir chez eux bredouilles.Interrogés, plusieurs d'entre eux avouent d'ailleurs s'être rendus plusieurs fois au marché sans trouver le véhicule qui convient à leur budget. Les revendeurs qui ont eux aussi ajusté leurs prix après les augmentations sur le neuf, ont du mal à vendre.Pour les marques françaises, le propriétaire d'une citadine Clio 3 ne veut pas céder sa voiture à moins de 950 000 DA, alors que pour les asiatiques la Hyundai Accent 2008 ne peut pas être cédée à moins de 770 000 DA. Pour les marques françaises, un revendeur ne veut pas «lâcher» sa Mégane 3 GT ligne, année 2013, à moins de 1 800 000 DA.Les véhicules allemands et japonais ont toujours la cote sur le marché en raison de leur robustesse et de leur fiabilité. Ainsi, pour les véhicules ayant entre 5 à 10 ans d'âge, les prix oscillent entre 1 200 000 DA et 1 600 000 DA. A l'image de cette Mercedes C 220, année 2007, que son propriétaire ne veut pas céder à moins de1 500 000 DA. Pour la marque nipponne Toyota, les prix ont relativement grimpé.La Yaris version 1.3 VVTI 87 cv, de 2008, s'affiche chez les revendeurs entre 80 et 120 millions en fonction du kilométrage.Alors que pour plus récente, une Yaris 2014, son propriétaire refuse de la céder à moins de 1 600 000 DA. Cela dit, si d'aucuns tentent d'expliquer cette hausse de l'occasion par la baisse des importations et les retards dans les livraisons des véhicules neufs, il n'est pas sans oublier que ces marchés, dominés par les spéculateurs, ne sont régis par aucune loi.Les courtiers n'offrent aucune garantie, souvent des véhicules proposés sont accidentés, ou dont la carte grise est falsifiée après un vol. Chaque jour des centaines de véhicules changent de main dans des points de vente similaires, où l'arnaque n'est jamais à écarter.Donc, au-delà de la cherté des véhicules d'occasion, on est en droit de s'interroger sur l'absence de tout cadre juridique pour ces marchés qui génèrent un business des plus lucratifs qui échappe au fisc.




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