La vérité qui voulait que le marché de l'automobile soit en pleine crise
est en train d'être battue en brèche par les derniers chiffres donnés par les
organisateurs du Salon Auto-West 2009, dédié comme son nom l'indique aux quatre
roues.
Ainsi, et pour sa première semaine, quelque 50 mille visiteurs, tous
profils confondus, ont visité les différents stands de la quarantaine de
concessionnaires présents jusqu'au 18 décembre prochain au Palais des
expositions d'Oran et qui ont comptabilisé 300, voire 400 options de vente de
voitures de tourisme.
Cette foire, placée sous le signe
ostentatoire des remises allant de 20 à 500 mille dinars, une manière comme une
autre de remplacer le défunt crédit automobile, n'a pas laissé indifférents les
Oranais qui ont afflué, comme à chaque occasion, vers M'dina Jdida pour
découvrir les derniers prix affichés par les différents logos, habitués ou
nouveaux venus dans le paysage automobile national.
Cependant, et malgré les
«ristournes» consenties, les prix restent relativement élevés pour la plupart
des bourses et «sont en total décalage avec la réalité économique», comme nous
l'affirme Salah, fonctionnaire, rencontré devant un stand d'une prestigieuse
marque. «Je ne fais que regarder, toutes les belles bagnoles sont à partir de
200 briques, comment voulez-vous qu'un fonctionnaire se permette de telles
extravagances», ajoutera-t-il, avant d'aller admirer d'autres merveilles
motorisées. Européennes, asiatiques mais également de nouvelles marques
inconnues jusque-là, les voitures, ainsi que certaines hôtesses, ne laissent
personne indifférent et la palme revient aux grosses berlines de luxe, ainsi
qu'aux tout-terrain.
Pourtant, le pari n'était pas
aussi évident puisque à peine quelques semaines après la suppression du crédit
véhicule, le marché de l'automobile a flirté avec un crash inéluctable déjà
amorcé avec la nouvelle taxe gouvernementale sur l'achat de tout véhicule neuf
auprès des concessionnaires. Le secteur se trouvant ainsi entamé de tout côté,
avec en prime la dernière récession économique mondiale qui a grandement
handicapé le marché de l'automobile, on a assisté au retour en force de la
voiture d'occasion et à une remarquable envolée des prix de l'argus. Ainsi au
niveau des marchés de Benfréha et de Haï El-Maqqari, les courtiers ne chôment
pas avec le reflux des potentiels clients effrayés par le cash à payer aux
concessionnaires. Les voitures françaises sont ainsi les plus demandées mais
elles ne sont pas toujours à la portée de tout le monde. «Les voitures sont
disponibles et la plupart sont en bon état. Le client n'a qu'à faire son
choix», affirme un courtier. Ainsi, le marché de voitures d'occasion est en
plein boom et semble avoir de beaux jours devant lui. C'est en tout cas le
premier constat qui fait, actuellement, office d'axiome chez les courtiers
locaux et qui régit le cours des échanges.
Au marché des Castors, les
voitures proposées à la vente stationnent pare-chocs contre pare-chocs et leurs
propriétaires, à l'affût du client, restent le plus souvent au volant, histoire
de ne pas rater la moindre occasion. Les plus récentes côtoient les vieilles
immatriculations et les prix s'affichent sur les visages avant même tout
marchandage. Des tout-terrain aux berlines de luxe en passant par les
citadines, un large éventail de l'automobile est offert dans un espace réduit à
deux ruelles adjacentes. Si les mises à prix se bousculent, il n'en est pas de
même pour les éventuels acquéreurs, effrayés par la subite hausse de la
mercuriale de l'occase. Devant la toute dernière taxe gouvernementale, le
client hésite davantage à investir dans de la «tôle». Un paradoxe qui
s'explique par le prix affiché chez les concessionnaires, indexé à la nouvelle
taxe, le tout conjugué à l'augmentation de la valeur marchande de la voiture
d'occasion.
A Mesra, véritable baromètre du
marché de l'occase, les prix des véhicules utilitaires ont progressé de 10 à 13
millions de centimes. Pour leur part, et tous types et âges confondus, les
voitures de tourisme ont vu leurs prix grimper de 5 à 11 millions de centimes
supplémentaires.
La tendance haussière des cours a
touché pratiquement toutes les marques. Une «Maruti», année 2005, était
proposée à 42 millions de centimes alors que deux mois auparavant, elle valait
à peine les 36 millions de centimes. La Renault «Clio», année 2006, toutes
options a vu son prix évoluer de quelque 76 millions de centimes au mois de
juillet dernier à 81, voire 83 millions de centimes.
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Posté Le : 16/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com