Algérie

Marché de l'art à Oran: Un réseau et des pratiques douteuses



Oran en manque d'espace dédié à l'art n'est ni un secret pour personne, ni une simple vue de l'esprit. C'est tout simplement un constat qui s'impose de lui-même dressé par les professionnels et les innombrables amateurs d'art de la région. La dernière ouverture en date de l'espace Lotus « Arts et Livres», à la rue Ho Chi Minh, vient en renfort des quelques galeries d'art qui existent à Oran mais reste insuffisante, selon son gérant, M. Médiene. «L'espace vient remplir un vide, un besoin offrant un réceptacle aux énergies artistiques et picturales en constant foisonnement». Alors que l'espace Lotus a ouvert en exposant simplement une dizaine d'artistes entre peintres et sculpteurs, moins d'un mois plus tard il se retrouve avec plus de vingt noms accrochés à ses murs. Des artistes venus de Mostaganem, de Sidi Bel-Abbès, de Maghnia ou encore d'Alger. Pourtant, malgré l'existence d'un marché de l'art soutenu par de nombreux collectionneurs, nationaux et surtout étrangers, qui n'hésitent pas à faire parfois de véritables razzias d'oeuvres de peintres prometteurs, M. Médiene insiste sur la nécessité de le réglementer, puisqu'il affirme que beaucoup d'oeuvres d'artistes algériens passent la frontière. « En France, il est quasiment impossible de sortir une oeuvre ou de vendre en dehors d'un cadre réglementé», dira-t-il pour étayer son argumentaire. Pour contourner ces dispositifs de la loi hexagonale, certains artistes algériens préfèrent produire en France pour y vendre leurs oeuvres. Notre interlocuteur tiendra également à dénoncer une forme de pillage organisé des oeuvres d'art et plus particulièrement d'anciens meubles d'une valeur marchande inestimable appartenant aux anciens colons. Un réseau de nationaux, qui font office d'intermédiaires, et de ressortissants étrangers, s'est spécialisé principalement dans le rachat de meubles anciens principalement dans les villes fermées à l'image de Tiaret, Saïda ou Mascara, qu'ils exportent à l'étranger pour ensuite les écouler au niveau des collectionneurs à des prix élevés. « Il faut que l'Etat se penche sur ce problème», assènera Moussa Médiene qui s'emporte sur la facilité de l'exportation d'oeuvres d'Issiakhem, de Baya, entre autres, vers l'étranger. « Combien d'oeuvres de nos grands artistes se retrouvent dans des collections privées à l'étranger, alors qu'ils font partie du patrimoine national», s'interrogera-t-il plus loin. Le secteur de l'art qui brasse des centaines de millions reste relativement peu connu, ou plutôt son aspect pécuniaire, puisque certains tableaux d'artistes cotés peuvent allègrement atteindre les trente millions de centimes.




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