« Des locaux allaient être érigés en lieu et place de ceux désaffectés et seront cédés en priorité aux marchands préalablement installés dans les lieux ».
La décision d'aménager l'actuel marché de gros à la sortie ouest de la ville par les autorités semble ne pas susciter l'adhésion pleine des grossistes qui se disent outrés par la manière peu orthodoxe avec laquelle on s'est joué d'eux dans l'affaire. Affiliés à la toute puissante UGCAA et organisés en section des mandataires de fruits et légumes, les intéressés voudraient, tout en interpellant les autorités sur leur devenir, prendre l'opinion publique locale sur ce qu'ils considèrent comme un grave déni de droit. Le marché qui existe depuis 1989 s'est caractérisé, au fil du temps, en un gigantesque capharnaüm où chacun vient vendre son produit.Un lieu où marchands dument agréés, et qui s'acquittaient rubis sur l'ongle des dus que les différentes institutions se devaient de percevoir, côtoyaient les trabendistes des fruits et légumes qui pratiquaient plutôt la vente au détail. « Il y a quelques années, en 1998 plus précisément, l'ex-maire, actuellement sous mandat de dépôt, nous avait demandé de bâtir des stands de 50 m2 pour se soustraire d'une couche de parasites qui gravitaient autour des lieux sans verser la moindre contrepartie pour l'Etat ». Résignés, font-ils savoir, « nous avons construit ces baraques en dur à raison de 300.000 dinars l'une », mais, précisent-t-ils, « notre calvaire n'a pas cessé pour autant puisque sommés par les services de l'APC de s'acquitter de la somme de10.000 dinars, verser mensuellement 2000 dinars sans qu'aucune contrepartie n'ait été entreprise en termes d'aménagements. Ni voirie, ni eau, ni électricité avec en prime des souffrances dix années durant alors que l'Algérie était confrontée au terrorisme ».ControversePendant ces années difficiles, ajoutent-t-ils dépités, « personne ne s'est soucié de notre sort » et voilà qu'on vient manu militari détruire nos baraques sous prétexte de confort et de normes et surtout pour les destiner aux détaillants. En effet, les autorités, à en croire un communiqué de presse de la wilaya, « des locaux allaient être érigés en lieu et place de ceux désaffectés et seront cédés en priorité aux marchands préalablement installés dans les lieux ». Le marché de gros futur a été délocalisé. Une virée dans ce controversé marché nous édifie sur les lenteurs mises par l'entreprise dans la réalisation de ces locaux mais ce qui semble le plus choquer les mandataires c'est leur exclusion par des moyens dilatoires à un moment où l'on parle d'un marché de gros dans la commune de Rechaïga, 70 km à l'est de Tiaret.Une approche à laquelle ils disent ne pas souscrire car « il n'y aura plus de marché dans ces lieux car c'est nous qui ravitaillons les détaillants ». En plus clair, cela signifie, diront les plaignants, la fin d'une époque. Jusqu'à l'heure actuelle, les mandataires continuent toujours de payer au percepteur 1000 dinars par camion qui transite par les lieux et 600 dinars par véhicule léger alors que l'APC vient d'adjuger le marché à raison de plus de 7 millions de dinars. Il est aisé de comprendre à travers cette grogne « la non implication des concernés dans toute prise de décision engageant l'avenir de cette profession », tonne un responsable de l'UGCAA. Dans ces conditions, on voit mal pourquoi les autorités centrales et locales continuent de discourir sur la consultation des citoyens dans tout projet. En attendant, les mandataires risquent, à les en croire, « de mettre la clef sous le paillasson » et le spectre d'une rupture d'approvisionnement n'est pas à écarter.
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Posté Le : 11/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Fawzi
Source : www.elwatan.com