Algérie

Marche contre les kidnappings



Ils étaient plusieurs milliers de personnes à battre le pavé, hier, au chef-lieu de la commune de Mechtras (36 km au sud de Tizi Ouzou) pour exiger la libération de Hammour Ali, 71ans, propriétaire d’une marbrerie enlevé samedi dernier près de son domicile. Initiée par la coordination des comités de villages des localités de Mechtras et celle de Maâtkas, d’où est originaire la victime, cette manifestation est la première d’une série d’actions envisagées pour réclamer la libération de l’otage. Défiant la peur, les citoyens se sont donné rendez-vous au stade communal de Mechtras d’où s’est ébranlée la marche pour aboutir, une heure plus tard, devant le siège de la brigade de Gendarmerie nationale, au centre-ville. Sur place, une délégation a été constituée pour rencontrer le chef de la brigade et lui transmettre les préoccupations de la population au sujet de l’insécurité dans la région. Saisissant cette opportunité lors du rassemblement, un manifestant déclare : «Nous demandons à ceux qui ont enlevé Hadj Ali (l’otage, ndlr) de renoncer à leur plan et le rendre à sa famille qui l’attend. Ali est une vieille personne, de surcroît malade. Nous avons besoin d’hommes comme lui ; un opérateur économique qui fait vivre 20 familles grâce à son activité.» Le relayant, un autre citoyen enchaîne : «Ali doit être libéré sans condition, nous n’allons pas céder au chantage. C’est à l’Etat d’assumer ses responsabilités.» Intervenant, un jeune a estimé, avant d’appeler à maintenir la mobilisation jusqu’à la libération de l’otage, que «ces bandits continuent à s’en prendre aux entrepreneurs. A ce rythme, ce sont tous les hommes d’affaires de la région qui vont partir et nous n’aurons plus de travail. Veulent-ils nous chasser de nos villages '» Il est 10h30. La marche s’est ébranlée sous une pluie battante, mais sans décourager les marcheurs. Une véritable marrée humaine longe le chemin de wilaya qui traverse la localité de Mechtras. «Libérez Ali», «Halte aux kidnappings», «Halte à l’insécurité», scandaient les manifestants. La population de cette région de la Kabylie n’a pas omis d’exprimer sa solidarité à la famille Bilek, de Beni Douala, qui vit l’angoisse suite au rapt de leur fils Mourad, un jeune homme de 18 ans, en captivité depuis 10 jours. «Nous partageons le même sentiment que nos concitoyens de Beni Douala, notre cause est commune», déclare un représentant des villageois. D’ailleurs, des contacts sont actuellement en cours entre les deux coordinations de villageois afin d’envisager une action commune pour dénoncer l’insécurité qui gangrène la vie sociale et économique de la Kabylie. A ce propos, les habitants de Beni Douala ont appelé à une autre grève générale, mais qui se tiendra cette fois-ci au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou demain. La famille Bilek souhaite le soutien et l’implication de tout un chacun puisque nul n’est à l’abri dans la région.

 


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