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Marche contre le racisme : «On est tous des Taubira»France-actu : les autres articles


Marche contre le racisme : «On est tous des Taubira»France-actu : les autres articles
Marchons contre le racisme avant que le racisme ne nous marche dessus», proclamait l'affiche officielle.ParisDe notre correspondantDepuis quelques semaines, il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas voir qu'une parole raciste s'est libérée en France. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a cristallisé sur sa personne toutes les haines xénophobes. Aussi, l'appel de SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme, le MRAP, la Licra, France terre d'asile, la CGT, la CFDT, l'UNSA, la FSU et plus de 35 associations, qui ont dénoncé l'installation en France d'«un climat nauséabond», avait valeur de test.Cette marche intervient aussi en écho à celle de l'égalité, 30 ans plus tard. Monté sur une petite estrade à Bastille, le président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), Pierre Tartakowsky, n'était pas mécontent d'annoncer la présence de 25 000 personnes. «On est tous des Christiane Taubira. J'en veux aux intellectuels, à SOS Racisme, au Parti socialiste, aux médias. Tout le monde a été tétanisé par l'offensive du front national et les néocons français, importateurs des thèses nauséabondes du Tea party. Il y a eu inversement des valeurs, ce sont les racistes qui se sentent décomplexés», s'indigne Hafida Nour, enseignante.«Le personnel politique de droite comme de gauche a un peu abdiqué des valeurs de la République. La parole est un peu diluée sur ces questions, alors la société civile le fait. Il y a des moments où on ne peut pas rester chez soi», explique le président de la Licra, Alain Jakubowicz. La République est en danger. Pour Harlem Désir, patron du PS, il était temps de réagir : «La banalisation de la parole raciste, on ne peut pas l'accepter. Nous n'accepterons pas cela, car la France a un pacte avec l'égalité et la fraternité.»Dans une tribune parue il a quelques semaines dans la presse, Christiane Taubira a avoué qu'elle s'était sentie un peu seule devant les attaques racistes répétées contre elle. «La culpabilité est là, pas seulement vis-à-vis de la ministre de la Justice. Inconsciemment, on se disait que dénoncer le racisme revenait à lui donner meilleure place. On s'est trompé, et lourdement. Nous n'avons pas à tergiverser sur ce combat moral et politique. En face, les extrêmes ont fait éclater les digues, les unes après les autres, avec l'aide de certains philosophes médiatiques», ne décolère pas Kamel, animateur d'une radio associative.Présent à la manifestation, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, fait remarquer que le monde du travail n'était pas exempt de discriminations et de racisme : «On a décidé de manifester notre ras-le-bol, dire que le racisme ne doit pas pénétrer le monde du travail.» Des personnalités étaient venues se mêler au cortège : Jane Birkin, Yannick Noah, ainsi que des élus, parmi lesquels le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. Ils étaient tous là pour dire «le racisme, ça suffit». Seront-ils entendus '


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