Marche blanche en hommage à Manel et Rahima à Feraoun

C'est tout le village Ichekaben relevant de la commune de Feraoun, dans la wilaya de Béjaïa ,qui est sorti dans la journée de jeudi, pour une marche blanche en mémoire de la petite Manel âgée d'à peine cinq ans et de sa maman Rahima, 44 ans, tuées froidement par un membre de leur famille, se faisant passer pour un « raki », il y a quelques jours.La marche silencieuse à laquelle se sont joints d'autres citoyens des villages avoisinants s'est déroulée dans une ambiance de tristesse. Le féminicide, les droits de la femme ont, longuement, été soulevés lors de cette marche par les organisateurs.
La colère était visible sur tous les visages, notamment des dizaines de femmes ayant participé à cette initiative unique en son genre dans une contrée connue pour sa tolérance et le respect de ses traditions berbères. L'affaire de sorcellerie, ayant éclaboussé ce village, a dépassé l'entendement par son horreur, d'autant plus qu'elle concerne uniquement la famille.
Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale de Béjaïa, les auteurs ayant participé à ce drame ont été tous arrêtés et écroués en attendant leur procès. Selon les enquêteurs, le principal accusé, qui est passé aux aveux et qui n'est autre que le frère de Rahima, prétendant être un «raki», s'est présenté en l'absence de son beau-frère, chez sa s?ur en compagnie d'autres membres de sa famille, pour une séance de «rokia».
Rahima, en mère protectrice de sa petite fille qui a été enlevée de force par son oncle d'une manière très violente et avait tenté de la lui arracher, a reçu pour sa part des coups sur la tête, avant de tomber par terre et de rendre l'âme.
La petite Manel a connu le même sort que celui de sa maman. Elles ont été tuées froidement par le soi-disant « raki», et ce, en présence de trois autres membres de leur famille.
Une fois évacuées à la polyclinique, c'est le personnel médical qui a alerté les services de la gendarmerie sur la présence de deux victimes présentant de graves blessures sur tout le corps.
Kamel Gaci