Le mois où l'on est censé faire preuve de piété et de correction envers les autres, est celui où l'on redouble de cupidité et de vol.
Le mois de Ramadhan est pour la plupart des commerçants versés dans l'informel, voire ceux relevant du formel, une occasion pour réaliser des surprofits au détriment du consommateur, lequel se rend aussi complice par ses comportements, surtout en l'absence d'une entité fiable pour le défendre.Si les prix de certains produits alimentaires tels que les dattes ont connu une augmentation vertigineuse pour osciller entre 350 DA et 450 DA, c'est tout le circuit qui est mis en cause par ce mois de gloutonnerie maladive. Les viandes rouges et les haricots frais, les pêches, de qualité douteuse, les figues, ont tous prix des ailes et c'est encore l'affluence des clients qui fait la joie du spéculateur. Notons, toutefois, qu'une stabilité de quelques produits de première nécessité tels que la pomme de terre, ont sauvé la face en cette première semaine de jeûne.
L'absence d'hygiène et le non-respect des mesures de prévention est, cependant, un phénomène où la plus importante responsabilité incombe aux instances de contrôle même si le citoyen n'est pas pour autant dédouané de ses devoirs civiques. Des produits laitiers et des bouteilles de jus sont posés à même le sol sous un soleil de plomb et une température qui dépasse les 42°, une viande ovine étalée sans vergogne à la sortie des quartiers populaires de Bendada, Ahmed Loulou et Laâlaouia, des préparateurs novices de zlabia qui refusent de changer l'huile noirâtre depuis une semaine...en disent long sur l'importance qu'accordent lesdites structures de contrôle à la santé du citoyen.
Les conséquences néfastes de la consommation prolongée du sel non iodé semblent se banaliser puisque ce produit est écoulé avec une facilité inquiétante à Souk Ahras où le produit de l'Enasel, qui est au-dessus de tout reproche, est introuvable sur les étals.
Un commerçant nous a fait cette confidence à ce sujet: «Des producteurs privés de sel introduisent dans le lot une importante quantité de produit non conforme au milieu de quelques sachets traités, et c'est là je présume un acte condamnable.» Le sel non iodé cause le goitre et l'hypertension, entre autres.
Un épicier nous parle d'une crémerie qui rafle chaque matin le lait pasteurisé pour le mélanger avec le lait de vache. Le mois où l'on est censé faire preuve de piété et de correction envers les autres est celui où l'on redouble de cupidité et de vol.
La nonchalance de ceux qui détiennent les outils répressifs est aussi au centre des préceptes fondamentaux de la religion musulmane.
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Posté Le : 29/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Djafri
Source : www.elwatan.com