Ces dernières années nous assistons à un phénomène alarmant: la commune de Mansourah, au potentiel agricole remarquable et aux vestiges historiques des plus riches, se voit agresser par des constructions illicites.
L'inquiétude grandissante des riverains a poussé des dizaines de personnes à réagir à travers une pétition remise au président de l'association pour la sauvegarde et la promotion de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (ASPEWIT), M. Bouayed Mohamed Morsli, afin d'«éveiller les consciences» et secouer les élus locaux et sonner l'alarme sur ce phénomène qui menace les monuments historiques près du nouveau palais de la culture "Abdelkrim Dali'', dans le quartier "'Makhokh'' et la cité "'Nassim'', tout près du siège de la Direction de l'OPGI.
Selon le président de cette association, les pétitionnaires ont livré leurs inquiétudes en expliquant dans une lettre que ces constructions abusives et non conformes aux réglementations portent un préjudice direct et indirect aux sites archéologiques et monuments historiques et enlaidissent l'environnement.
"'Chaque matin, nous sommes surpris par le nombre des habitations qui poussent comme des champignons. Des oliveraies ont disparu ainsi qu'un important patrimoine naturel et culturel laissant place à du béton. L'on se demande où sont passés les élus de cette commune? Qui délivre les permis de construire et comment? Y a-t-il quelqu'un qui contrôle ces constructions anarchiques?", s'interrogent-ils.
"Nous pouvons citer plusieurs exemples de cette situation qui s'est dégradée à un rythme alarmant, notamment du fait du laxisme de certains élus et inspecteurs de l'urbanisme qui n'ont rien fait pour combattre ces violations commises en matière d'urbanisme. Par exemple, dernièrement une personne a pu obtenir un permis de construire, en une semaine, pour la construction d'une habitation sur son terrain acheté sous seing privé. Par contre, une famille a eu toutes les peines du monde pour obtenir le permis de construire de son habitation sur ses terres pourtant actées. No comment!
Un autre cas plus étonnant mérite d'être cité, c'est celui de la base de vie de la cité Nassim qui, normalement, devait être démolie à la fin des travaux de construction de cette cité.
Aujourd'hui, cette ex-base de vie est occupée on ne sait ni comment ni grâce à qui.. Des individus venus on ne sait d'où. Depuis 1985, toutes les familles qui y résident, bénéficient en priorité de logements dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire initié par les autorités locales. Mais le comble, est que cette bâtisse, qui a été construite à proximité d'une ancienne écurie n'a jamais été détruite. Elle a hébergé de nombreuses familles qui se sont succédées les unes après les autres profitant ainsi de ce statut d'habitat précaire dans ces lieux précaires pour s'accaparer une nouvelle fois de logements neufs!
Aujourd'hui, des indus-occupants ont même procédé à l'extension du bâti de cette base de vie, en construisant un étage, au vu et au su de tout le monde!
Pire. Cette ex-base de vie est devenue le nid du charlatanisme et de pratiques immorales, nuisant ainsi à tout l'environnement immédiat'', ont-t-ils ajouté.
Pour sa part, le président de l'ASPEWIT a souligné à notre journal que ''tout ceci nous amène à nous poser un tas de questions: Où sont-ils, ces élus qui ont promis le paradis à leurs concitoyens? Ont-ils été élus pour être au service des citoyens et sauvegarder le patrimoine historique ou pour être aux petits soins avec les leurs?!''
Si ces élus ne se réveillent pas, la disparition de ses nombreux trésors architecturaux et historiques est selon lui inéluctable.
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Posté Le : 18/07/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: algerie-monde.com ; texte: Khaled Boumediene
Source : Le Quotidien d'Oran du jeudi 17 juillet 2014