Le palais de la culture de Mansourah a
servi de cadre la semaine
passée à la
projection du film iranien «Le bus de nuit» (genre drame
psychologique), en présence de son réalisateur Kiumars Pourahmad. Produit par
Irib Media Trade, le film, dont le titre original est intitulé «Estotobus shab»
en persan et «Night bus» en anglais, est sous-titré en arabe. D'une durée de 90
mn, le film a été distribué en 2007. Figurent parmi
les acteurs Mohammad Reza Foroutan, Khosro Shakibai, Kourosh Soleimani, Amir
Zand, Mehrdad Sedighian, Ahmad Kaveri… Chronique de guerre : pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988),
un jeune soldat iranien inexpérimenté (Issa), âgé de 18 ans, a la responsabilité d'amener
un bus de prisonniers irakiens de la ligne de front à sa base militaire en compagnie
du soldat Imad. La tâche s'avère
moins évidente qu'on le croyait. Le jeune doit affronter certaines difficultés
sur le chemin. Puisque personne ne veut l'aider, il se débrouillera tout seul. Sur
le trajet qui dure une journée et une nuit, une roue explose, le bus se perd, ils
sont obligés de déminer un champ.
Le jeune soldat
demande l'aide du chauffeur et de certains prisonniers car, dans ce voyage à rebondissements, tous sont en sursis. Le bus, conduit par
un chauffeur civil «Ammi» (portant une prothèse au pied), transporte 33
prisonniers de guerre de différentes «nationalités». «A' la djisr lamsaib
sayibouni» de Nadhim el ghazali» et «Wahachtouni» de Warda el djazairya meublent
la trame du
film. Respectant vaille que vaille la convention de Genève ou les préceptes de l'Islam
en la matière,
le soldat Issa distribue parcimonieusement de l'eau dans un gobelet et offre
une cigarette «collective». Le chemin est semé d'embûches, en l'occurrence les bombardements
incessants et les mines antipersonnel et le voyage plein de péripéties : crevaison
sous un orage, prise d'otages, mort du soldat Imad, crise récurrente d'épilepsie
d'un prisonnier, mutinerie, rencontre frontale avec un char «ami» au niveau des
Ahwaz, attente d'un groupe de femmes en tchador noir devant la caserne (espoir de visite).
Nous avons remarqué une ressemblance troublante d'une séquence montrant Rayhana
en tchador noir, debout derrière les fils barbelés, en quête de son mari Imad
avec la mémorable
scène du film «Le vent des Aurès» de Lakhdar Hamina où la regrettée Keltoum
en mlaya noire, tenant une poule à la
main, cherche son fils Lakhdar derrière des barbelés du camp
de concentration... Ni idéaliste ni manichéen, le réalisateur Kiumars Pourahmad
réalise dans « Night Bus » le portrait d'un jeune en formation et dont les
convictions se trouvent ébranlées par les questions de vie ou de mort
inhérentes à l'absurdité de cette guerre…Intervenant après la fin du film, M. Kiumars
Pourahmad, lui qui a dû «changer trois avions pour venir ici», ne manquera pas
de déplorer les mauvaises conditions de projection (bruit, indiscipline, désaffection).
Le débat portera, entre autres, sur la censure, le casting, le tournage, le coût, le
choix du noir et blanc, la
propagande (politique ou idéologique)…
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Posté Le : 17/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com