Algérie

Manque de ressources humaines qualifiées



Manque de ressources humaines qualifiées
Samir Ould AliEn raison de difficultés financières persistantes et du manque de ressources humaines qualifiées, de nombreuses infrastructures culturelles d'Oran souffrent de mauvaise gestion et ne parviennent pas à insuffler une dynamique dans la vie culturelle des citoyens. Si l'on excepte le Théâtre Abdelkader-Alloula - qui tente, vaille que vaille, de maintenir une activité culturelle constante- et la salle des répertoires, presque tous les autres établissements sont apathiques et ne se réveillent qu'épisodiquement, soit à l'occasion des commémorations officielles et des dates-anniversaires. Le constat a souvent été fait, mais il ne semble pas que des mesures énergiques aient été prises pour apporter quelque changement que ce soit à la situation. En mars 2010 déjà, le président de l'Assemblée populaire communale, Sadek Benkada, avait déploré «la mauvaise gestion et le manque de compétences chez les responsables [...] dans les espaces de divertissements et culturels» qui ont conduit à «la négligence et à la détérioration de ces infrastructures». L'édile avait attribué cette mauvaise gestion au «manque de cadres et d'experts dans la gestion» et à l'inexistence d'une politique de développement puisque ces structures finissent généralement par fermer.Ce constat fait, un certain nombre de mesures ont été prises, notamment dans le sens de la réhabilitation d'espaces culturels, mais rien n'aura fondamentalement changé puisque - hormis la transformation de l'infrastructure des anciennes galeries en espace culturel- le secteur de la culture reste léthargique et les structures otages des mêmes problèmes.Maisons de jeunes au ralentiEtroitement liées aux activités culturelles de jeunesse, les maisons de jeunes ne peuvent, de ce fait, pas répondre à la demande qui peut s'exprimer en termes de divertissement culturel ou de formation. Ce qui est compréhensible lorsque l'on sait que ces structures fonctionnent avec seulement deux encadreurs, alors qu'il en faudrait une dizaine, et qu'elles manquent cruellement de moyens matériels. Lors d'un colloque régional organisé l'été dernier à Oran, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports chargé de la Jeunesse, Belkacem Mellah, avait également souligné le déficit en ressources humaines et appelé à l'implication du mouvement associatif pour «une meilleure prise en charge des problèmes des jeunes face au manque d'encadrement des établissements juvéniles». Un manque d'encadrement qui, jusqu'ici, interdit aux maisons de jeunes de jouer le rôle culturel et éducatif qu'elles sont censées assumer auprès d'une population juvénile qui en a grandement besoin.Bibliothèques à l'abandonLes bibliothèques municipales ne sont pas épargnées par cette formidable disette culturelle puisqu'elles sont «totalement paralysées» et «désertées par les lecteurs». Ce sont-là les propos d'un cadre de la direction de la culture qui - dans un exposé donné, en 2012, à l'occasion d'une rencontre nationale à Oran sur les stratégies et enjeux du livre en Algérie- a affirmé que certaines bibliothèques ne «répondaient pas aux normes architecturales universelles [...], ne respectaient pas les normes en matière de classification du fond documentaire [...] et, dans certains cas, étaient dépourvues de gestionnaires». Résultat : la direction de la culture de la wilaya avait annoncé la concrétisation prochaine du projet de cours de formation dans la gestion des bibliothèques et des activités culturelles, en collaboration avec l'Université d'Oran. Il ne semble pas, cependant, que ce projet ait jusqu'ici connu un début de réalisation et le programme «bibliothèque par commune», cher à la ministre de la Culture, risque de tourner court par manque de bibliothécaires.Dans leurs programmes de développement respectifs, toutes les communes d'Oran prévoient la réalisation de nouveaux espaces de culture pour absorber la demande exprimée. On parle de maisons de jeunes, mais aussi de centres culturels, de bibliothèques, de médiathèques... mais il ne semble pas que l'aspect préparation des ressources spécialisées qui veilleront au fonctionnement de ces structures soit pris en compte. Ce qui compromet sérieusement l'avenir de ces établissements culturels.S. O. A.




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