Algérie - Revue de Presse

Manque de moyens et de personnel spécialisé: La procréation assistée «fait de la résistance»


« Les opérations de procréation médicalement assistée (PMA), bien que ce soit en fait un projet qui a mûri depuis quelques années, sont faites depuis trois mois dans notre établissement, où une dizaine de femmes ont été traitées», nous a déclaré le professeur Sellahi Ali, responsable du service gynécologie obstétrique, que nous avons rencontré hier au siège de l'établissement hospitalier spécialisé «mère enfants» de Sidi Mabrouk. Notre interlocuteur ajoute «que c'est le manque d'équipements nécessaires dans ce domaine tels que la ponction, les micro modulateurs pour l'intra cytoplasmique sperme injection (ICSI), les incubateurs à CO2 ainsi que le consommable qui a retardé ce lancement. Toutefois depuis la récente réception de ce matériel indispensable, la prise en charge des nombreux couples qui désirent un enfant et souhaitent le recours à ce procédé salvateur pour eux, peut se réaliser. A l'heure actuelle, souligne le docteur, nous avons procédé à dix inséminations artificielles du couple (IAC) et nous attendons les résultats». Actuellement, dit-il, «nous sommes en train de réceptionner les patientes qui vont bénéficier de cette nouvelle technique, et une à deux femmes sont prises en charge par jour, vu les faibles capacités d'accueil de l'établissement et la présence intempestive de bon nombre de patientes». Car, ajoute le même responsable, «nous sommes submergés par des patientes qui nous viennent des autres wilayas avoisinantes. C'est un flux difficile à gérer surtout lorsqu'il s'agit de grossesses pathologiques qui demandent une surveillance particulière et des bilans spécifiques. Cet état de fait déstabilise l'équipe médicale en charge de ce service, en raison notamment du manque flagrant de médecins au niveau de notre hôpital et les médecins formés fuient ce service à cause de la surcharge de travail. L'idéal, pour nous, serait que chaque wilaya prenne en charge sa population en recrutant et en motivant les médecins spécialistes ou, à défaut, de faire des conventions avec des médecins privés compte tenu du caractère urgent des situations qui se présentent». «Mais le plus alarmant, dira-t-il, c'est que si on refuse une malade pour manque de place, certains parents des patientes sans ménagement aucun iront déposer plainte». Pour ce qui est du procédé en lui-même, nous indique notre vis-à-vis, il cible les femmes qui ont des trompes bouchées et dont la conception naturelle est impossible. «On procède à une ponction de l'ovule de la femme pour provoquer une procréation in vitro à l'extérieur du corps dans une éprouvette. Dès que la fécondation est obtenue, nous transplantons l'embryon dans l'utérus de la femme. Seulement le problème qui se pose à notre niveau, nous dit-il, réside dans l'approvisionnement en milieu de culture, qui est acheminé de l'étranger et dont la durée de vie est trop courte (1 à 2 mois). Pour pallier cette situation, nous devrons faire des commandes régulières et trouver un mécanisme rapide d'importation».


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